Quelque part ça les arrange, dit l'Ethnologue. Je parle des dirigeants européens. Ils sont très contents qu'on croie que les Américains les espionnent. Comme ça ils passent pour indépendants à l'égard des Américains. C'est bon pour leur image. La réalité est évidemment tout autre. Il y a quelques années, on disait que la moitié au moins, sinon les trois quarts, des présidents et premiers ministres des Etats membres de l'Union européenne, et non des moindres, étaient des agents de la ... Polanski en avait même fait un film: The Ghost Writer. J'ignore ce qu'il en est en 2013. Ca va, ça vient. Le pourcentage est peut-être un peu plus bas aujourd'hui qu'autrefois. Le regretté Père Gaston Fessard avait, à une certaine époque, forgé une expression pour décrire ce genre de situation: le prince-esclave*. Les dirigeants européens feignent aujourd'hui de découvrir ce qu'ils savent, en fait, depuis toujours (sans, d'ailleurs, que ça ne les dérange en rien: pourquoi cela les dérangerait-il?). Sauf que, jusqu'ici, ils faisaient semblant de ne pas le savoir. C'est compliqué la vie. Surtout celle du prince-esclave.
* Gaston Fessard, Au temps du prince-esclave: Ecrits clandestins 1940-1945, Criterion, 1989.