7/08/2013

L'adapter

Il ne suffit pas de légaliser les interceptions électroniques, dit le Cuisinier. Toutes sortes d'autres choses encore devraient être légalisées. Les assassinats politiques, par exemple. On pourrait aussi parler des attentats qu'ils commettent occasionnellement, en en imputant, comme vous le savez, la responsabilité à des tiers. Cela aussi, il faudrait le légaliser. La torture, je crois, a été légalisée récemment, mais pas le trafic de drogue. Pour autant, c'est une branche importante de leurs activités, et cela depuis longtemps*. Ils s'autofinancent en partie grâce à ça. La guerre contre le terrorisme, expliqueraient-ils (j'invente, bien sûr), nous oblige à faire un certain nombre de choses qui ne nous plaisent guère, à vrai dire nous révoltent profondément (oui, tout à fait). Mais notre sécurité à tous en dépend. Merci donc de bien vouloir changer la loi pour l'adapter à la réalité. Et non seulement cela, dit l'Auditrice. Mais cette légalisation devrait être rétroactive. Vous n'y pensez pas, dit la Poire. Ce serait contraire à l'Etat de droit. C'est vrai, dit l'Auditrice. J'oubliais.

* Alfred McCoy, La Politique de l'héroïne. L'implication de la CIA dans le trafic des drogues [1972], E. du Lézard, 1999.