12/31/2021

La seule différence

Ce qu'on veut dire, en fait, quand on dit, "les masques tombent", c'est que tout continue comme auparavant, dit le Cuisinier. On dit volontiers par exemple: c'est honteux, ils s'asseoient sur la constitution. Il faut "rétablir l'ordre constitutionnel". Etc. C'est vrai, ils s'asseoient sur la constitution. On ne saurait dire le contraire. Mais s'asseoir sur la constitution, c'est ce qu'ils ont toujours fait. Ils n'ont jamais fait autre chose. Tordre les lois existantes ou ne les appliquer que quand ça les arrange, ils sont depuis longtemps rompus à cet exercice. Fiat pro ratione voluntas, je fais ce qu'il me plaît. La seule différence est que maintenant cela se voit. On peut se demander pourquoi, et surtout pourquoi justement maintenant. Mais c'est un autre débat. La semaine dernière, à la radio, le Policier est venu pour dire : notre priorité à nous, désormais, ce sont les "extrémistes antivax", nous ne nous occupons plus du reste, et en particulier plus du terrorisme. Il plaisante. Jamais ni de près ni de loin ils ne se sont d'une quelconque manière occupés du terrorisme. Le terrorisme a toujours été le cadet de leurs soucis (et même pas un souci du tout). Ce qui est normal. Que feraient-ils, dis-moi, sans le terrorisme? En revanche, ils se sont toujours beaucoup occupés des opposants, de ceux autrement dit qui critiquent le régime et les autorités, pour les ficher, les tracer, le cas échéant aussi, pourquoi non, les éliminer. Jusqu'ici ils ne le criaient pas trop sur les toits. Mais voilà, les temps ont changé. Ils le disent désormais ouvertement, posément. Effectivement, c'est nouveau. "Les masques tombent". Mais pour le reste la vie continue.

12/14/2021

Passer commande

Ensuite, à qui le tour, dit le Collégien? Dans certains pays, comme tu le sais, les citoyens sont armés, dit l'Ecolière. Les autorités ne peuvent donc pas faire n'importe quoi. Clausewitz appelait cela: l'armement du peuple. Lui-même était très pour. La guerre, selon lui, devait avoir une branche populaire. D'autres, en revanche, non: demande-toi pourquoi. Donc voilà, les gens sont armés. Tu ne te conduis pas exactement de la même manière quand les gens sont armés ou le contraire: désarmés. En plus, le problème est complexe. Quand on parle de l'armement du peuple, on parle aussi de l'armée de milice. S'ils veulent supprimer le premier ils devront aussi supprimer la seconde. Iront-ils jusqu'à supprimer l'armée de milice? C'est certainement ce qu'ils voudraient. Sans suppression de l'armée de milice, ils auront toujours à se demander: jusqu'où aller ou ne pas aller? Qu'est-ce que je risque si je fais ça? Ou encore ça? Car ils sont comme tout le monde, ils pensent à leur santé. A la longue ce n'est pas tenable. Ils veulent être libres de leurs mouvements. Bref, ils s'orientent dans cette direction. Ils hésitent en revanche sur le timing. Ila attendent la bonne occasion. C'est relativement simple comme démarche, dit le Collégien. Comme tu le sais, ils disposent de Spin Doctors. Ces derniers leur ont déjà rendu un certain nombre de services. Ils ont l'habitude de ces choses. Il faut simplement prendre rendez-vous, leur expliquer le problème. Ensuite passer commande.

12/11/2021

Probablement rien

Certains s'étonnent de ce que l'Autriche ait été en Europe le premier pays à instaurer la vaccination obligatoire, dit le Collégien. Mais l'Autriche est aussi le berceau historique du ... C'est sans le moindre lien, bien sûr. On appelle ça le retour du refoulé, dit l'Ecolière. C'est une expression freudienne. On refoule en soi certaines choses, et de temps à autre, on ne sait trop pourquoi d'ailleurs, elles refont surface: c'est bête. Freud était, comme tu le sais, citoyen autrichien. En 1938, il dut fuir son pays pour se réfugier en Angleterre. C'est juste une parenthèse. A ton avis, que vont faire les assujettis, dit le Collégien? Rien, comme d'habitude, ou vont-ils cette fois tenter quelque chose? La majorité est toujours derrière le gouvernement, dit l'Ecolière. Derrière le gouvernement quel qu'il en soit. En particulier quand il fait ce genre de choses. Plus c'est monstrueux, plus il est derrière. C'était vrai en ..., cela le reste aujourd'hui. Il ne faut pas sous-estimer non plus le rôle de la peur : peur, au demeurant, tout à fait compréhensible. L'hyperviolence policière, celle aussi des services spéciaux, n'est pas un vain mot. Mais la majorité n'est que la majorité. Il faut aussi tenir compte des électrons libres: je dis bien les électrons. C'est très important, les électrons libres. A un moment donné, je pense, ils feront un premier bilan. "Là seront les pleurs et les grincements de dents".

11/27/2021

Boucs émissaires

La guere civile se décline aussi dans leur communication, dit l'Ethnologue. Soit cet édile, il est en charge de la santé publique dans le ... de ... Voilà ce qu'il déclarait l'autre jour à la radio. Il parlait des personnes qui refusent de se faire vacciner : "(Elles) font prendre des risques à toute la société et la prennent en otage", articulait-il. Il n'y a bien sûr ici aucun appel à la haine ou à la discrimination. Aucune mise en place non plus d'un mécanisme s'apparentant, même de loin, à une chasse au bouc émissaire. On sait à quoi servent les boucs émissaires. René Girard le résume en quelques mots: "L'antagonisme de chacun contre chacun fait place à l'union de tous contre un seul" (La violence et le sacré, Grasset, 1974, p. 116). Ce n'est pas du tout ici le sujet. Cet officiel ne cherche pas non plus à rejeter sur d'autres les fautes imputables aux autorités elles-mêmes dans la gestion de la maladie, avec à la clé une situation ne cessant de se dégrader, sans bien sûr que cela ne découle en rien de leur décision, scientifiquement on ne peut mieux étayée, de privilégier la vaccination universelle et à terme obligatoire en tant qu'instrument de lutte contre la maladie. Car, nul ne l'ignore, seules les personnes non-vaccinées sont contaminantes, non les autres. On ne peut pas non plus dire que plus on vaccine les gens plus nécessairement aussi le virus tend à muter et ainsi aussi à se renforcer. C'est absurde. Enfin, les autorités ont eu tout à fait raison ces dernières années de supprimer, comme elles l'ont fait, un certain nombre de lits dans les hôpitaux, histoire de faire des économies. Les vaccins aussi, soit dit en passant, permettent de faire des économies. La preuve. En plus, ils sont complètement sûrs et ne présentent aucun danger. Bref, chacun voit bien qui fait prendre des risques aux autres. Comme aussi qui prend réellement les autres en otage. Qui sont les criminels, les vrais.

11/25/2021

D'opportunité

Imagine qu'on te tire dessus, dit l'Ecolière. Qu'est-ce que tu fais? La question que tu poses est celle de la légitime défense, dit l'Ethnologue. En théorie c'est un droit. Mais ce droit, faut-il le rappeler, n'est que rarement reconnu. Il l'est moins encore quand c'est la police elle-même qui te tire dessus, comme cela se passe maintenant. Là, carrément, tu oublies. Et donc, dit l'Ecolière? Il te faut ici relire Aristote, dit l'Ethnologue: "C'est aux acteurs eux-mêmes qu'il appartient de tenir compte de l'opportunité (kairos), comme c'est aussi le cas pour l'art médical et celui de la navigation" (Ethique à Nicomaque, II, 2, 1104 a 8-9). Le mot important est le mot kairos. Ce n'est pas un problème de droit mais d'opportunité. Il y a ce que tu as le droit de faire et ce qu'il est opportun de faire. Ici, plutôt de ne pas faire. De faire ou de ne pas faire. Cela dépend. Tenir compte de l'opportunité relève de la vertu de prudence. La prudence est la vertu propre du politikos, de l'homme politique. Mais on pourrait être légitimé à penser que le simple citoyen, lui aussi, doit parfois faire preuve de prudence: en particulier lorsque la police se met à lui tirer dessus. On ne peut pas là non plus ne tenir compte que de ce qu'on a le droit ou non de faire. Il faut en plus que s'ouvre, comme on dit, une fenêtre dans ce domaine: une fenêtre d'opportunité, justement. Autre chose encore. Tu auras remarqué qu'il est fait ici référence à l'art médical. La médecine, comme la politique (ou encore la guerre), n'est pas une science mais un art. Ecoute ta voix intérieure.

11/21/2021

Etape par étape

Tu as vu ce qui se passe aux Pays-Bas, dit l'Ecolière? La police en vient maintenant à tirer à balles réelles. Il y aurait pu y avoir des morts. Ils veulent diminuer la population, dit l'Ethnologue. Il est donc normal qu'il y ait des morts. Jusqu'où iront-ils, dit l'Ecolière? Ils ont une feuille de route, dit l'Ethnologue. Ils font donc ce qu'on leur dit de faire: tranquillement, étape par étape. Certains croient qu'en se mettant en travers, on pourrait les freiner, voire les arrêter. C'est une erreur. Si tu leur fais obstacle, ils t'écrasent, c'est tout. On approche gentiment maintenant du moment où ils décréteront la vaccination obligatoire. Personne n'imagine que cela puisse se faire sans un certain nombre de bras cassés, d'épaules luxées, etc. Ils procéderont ensuite à des rafles. D'honnêtes citoyens leur téléphoneront pour leur signaler la présence de suspects non-vaccinés dans l'immeuble d'en face. Etc. Jusqu'où iront-ils, me demandes-tu. La question n'a pas de sens. C'est une colonne en marche, ils vont donc toujours plus loin. Il se pourrait certes qu'il leur arrive un jour un accident : mais on ne parle pas de ça. Tiens, regarde, ça se passe en ... Oui tout à fait: ce sont des ... de ... Ils en ont construit un ou deux ces derniers temps. Au cas où. En ..., mais aussi au ... En Europe, je pense, ils n'auront même pas besoin d'en construire, ils réutiliseront les anciens.