8/24/2016

Evolutive

Regarde, dit l'Ecolière. Elle est professeur en études genre à ... La voilà, dans le Journal, qui prend position contre l'interdiction du voile intégral : l'interdire, affirme-t-elle, est "une tyrannie de la majorité blanche". Comment peut-elle enseigner l'égalité de genre, et en même temps dégoiser comme elle le fait? En plus, elle parle de majorité blanche: moi qui croyais que les races n'existaient pas. D'abord, l'idéologie du genre n'enseigne pas l'égalité de genre, dit l'Avocate: qu'est-ce que tu inventes. Elle enseigne la prééminence d'un des deux genres sur l'autre. C'est différent. Ensuite, cette idéologie est évolutive. L'idéologie du genre défend la prééminence d'un des deux genres sur l'autre: soit. Mais toute règle a ses exceptions. L'exception, en l'occurrence, est liée à la … Lorsque les idéologues du genre ont à choisir entre l'idéologie du genre et la ..., ils choisissent la … Ne me demande pas pourquoi, c'est ainsi. A partir de là, l'idéologie du genre se retourne. La soumission, j'aime. Et même j'en redemande*. On maquille ensuite tout ça en parlant de majorité blanche. En principe, les races n'existent pas, c'est vrai. Mais lorsque cela s'avère utile, tu as tout à fait le droit de dire qu'elles existent. Après, si tu lui dis, à cette …, qu'on ne peut pas à la fois être pour la prééminence de la femme et contre l'interdiction du voile intégral, elle te dira que ta remarque est blessante. C'est du paternalisme. La cohérence a été inventée par le vieux mâle blanc chrétien, on peut donc très bien s'en affranchir. C'est même un devoir moral.

* Voir "Burqa", 13 octobre 2013.


8/15/2016

Main-forte

Ah, la Corse, dit l'Ecolière. C'est vraiment particulier, la Corse. Au fait, qu'est-ce qu'elle a de si particulier? D'abord, pour paraphraser Michelet, c'est une île, dit l'Avocate. Qui plus est, relativement petite. Il n'y a pas beaucoup d'espace sur cette île. Quand, en France métropolitaine, l'Autre, avec un grand A, s'empare d'un quartier, d'une ville, voire d'un département entier, pour y instaurer la mixité sociale, théoriquement au moins tu as toujours la possibilité de déménager. Le pays est grand*. Là-bas, en Corse, où veux-tu déménager? Les gens sont le dos au mur, pardon: à la mer. Conséquence, elle est vite tirée. J'ajoute ce qui suit. En Corse, l'Etat lui-même est traditionnellement perçu comme un intrus. Il l'est d'ailleurs, objectivement. A partir de là, quand l'Etat intrus, ne se contentant pas d'être ce qu'il est, Etat intrus, en vient par-dessus le marché à prêter main-forte à l'intrusion d'un nouvel intrus, l'Autre, en l'occurrence, qui plus est avec un grand A, les gens ne sont pas trop surpris. Très vite, ils passent à la case suivante. Je ne dis pas que c'est bien, c'est évidemment très mal. Répète après moi: c'est évidemment très mal. L'Etat n'est pas moins intrusif sur le continent qu'il ne l'est en Corse, dit l'Ecolière. Il l'est même davantage encore. Sauf que les gens, sur le continent, n'en ont pas conscience, dit l'Avocate. Tu vois la différence?

* Cf. Christophe Guilluy, La France périphérique, Flammarion, 2104.


8/01/2016

A l'envers

En règle générale, quand ils évoquent la guerre civile, les gens en parlent au singulier, dit l'Avocate. C'est une erreur. Si une telle guerre devait éclater un jour (ce qu'à Dieu ne plaise), il n'y en aurait pas une, mais plusieurs à la fois (plus ou moins liées entre elles, il est vrai). Chacun des deux camps en présence serait en effet lui-même divisé en deux. Prends le camp d'en face. On a parfois l'impression qu'il est tout d'une pièce. C'est loin d'être le cas. Sur les quelque 10 ou 15 millions d'individus qu'il regroupe (évaluation basse), beaucoup non seulement n'ont rien à voir avec l'…, mais lui sont tout à fait hostiles. Il faut les écouter, lire leurs livres. Ce sont eux, bien souvent, qui expriment les plus grandes craintes à son sujet. Car ils savent de quoi ils parlent, souvent même ont payé assez cher pour le savoir. Eux ne comprennent pas notre passivité, certains vont même jusqu'à dire notre lâcheté. En laissant ainsi les choses se faire, en ne disant pas, à un moment donné, stop, jusque là mais pas plus loin, vous creusez votre propre tombe (et la nôtre en même temps), insistent-ils. C'est maintenant qu'il vous faut faire quelque chose: demain il sera trop tard. Etc. Ces gens ne sont certes qu'une minorité, mais une minorité quand même. Ce sont des alliés objectifs, et sans doute même subjectifs. En face, c'est la même chose, mais à l'envers. Tu parles des élites, dit l'Ecolière? Chacun est libre de son vocabulaire, dit l'Avocate.