8/01/2016

A l'envers

En règle générale, quand ils évoquent la guerre civile, les gens en parlent au singulier, dit l'Avocate. C'est une erreur. Si une telle guerre devait éclater un jour (ce qu'à Dieu ne plaise), il n'y en aurait pas une, mais plusieurs à la fois (plus ou moins liées entre elles, il est vrai). Chacun des deux camps en présence serait en effet lui-même divisé en deux. Prends le camp d'en face. On a parfois l'impression qu'il est tout d'une pièce. C'est loin d'être le cas. Sur les quelque 10 ou 15 millions d'individus qu'il regroupe (évaluation basse), beaucoup non seulement n'ont rien à voir avec l'…, mais lui sont tout à fait hostiles. Il faut les écouter, lire leurs livres. Ce sont eux, bien souvent, qui expriment les plus grandes craintes à son sujet. Car ils savent de quoi ils parlent, souvent même ont payé assez cher pour le savoir. Eux ne comprennent pas notre passivité, certains vont même jusqu'à dire notre lâcheté. En laissant ainsi les choses se faire, en ne disant pas, à un moment donné, stop, jusque là mais pas plus loin, vous creusez votre propre tombe (et la nôtre en même temps), insistent-ils. C'est maintenant qu'il vous faut faire quelque chose: demain il sera trop tard. Etc. Ces gens ne sont certes qu'une minorité, mais une minorité quand même. Ce sont des alliés objectifs, et sans doute même subjectifs. En face, c'est la même chose, mais à l'envers. Tu parles des élites, dit l'Ecolière? Chacun est libre de son vocabulaire, dit l'Avocate.