4/30/2011

Les petits chéris

Que faire lorsque, comme c'est de plus en plus aujourd'hui le cas, on se trouve importuné par des voyous, dit le Double: par exemple dans le RER? Quelle attitude adopter? Comme toujours, il faut partir de la réalité, dit le Colonel. En l'occurrence, tu n'as pas seulement affaire aux voyous mais aux dirigeants. Les voyous sont les petits chéris du régime, ses mercenaires en quelque sorte. De plus, ils jouent un rôle important dans le fonctionnement d'ensemble du système. Il te faut donc être prudent dans tes réactions. Tu ne peux pas faire n'importe quoi. Quelle attitude adopter? Change de place si tu en as la possibilité, autrement regarde ailleurs. A l'extrême limite, actionne le signal d'alarme. Mais évidemment sans te faire repérer. Il n'y a pas en fait de solution. Pense à ta santé, c'est ça d'abord qui compte. Ensuite passe me voir.

4/29/2011

Tout regrouper

Regarde ce titre, dit l'Etudiante: "Il faudrait noyer des vallées pour se passer du nucléaire". Joli, non? Le mieux encore serait de tout regrouper, dit l'Ethnologue: une dizaine de centrales dans lesdites vallées, ensuite, juste au-dessus, un lac d'accumulation. On ferait ainsi des économies d'échelle.

4/18/2011

Quand même pas

Fermer tous les aéroports, je ne serais pas contre, dit l'Avocate. The sooner, the better. Quand même pas, dit la Poire. Je sais que vous aimez bien le tourisme de masse, dit l'Avocate. Je comprends donc votre réaction. Il n'y a pas que le tourisme de masse, dit la Poire. Pensez à tous ces chercheurs, universitaires, etc. qui sillonnent la planète pour participer à des colloques. J'aime la culture, je ne veux pas la mort de la culture. Je vois que, comme moi, vous avez lu les livres de David Lodge, dit l'Avocate. D'après lui, cinquante pour cent des sièges d'avion, à certains moments de l'année, sont occupés par lesdits personnels. Cinquante pour cent, effectivement, c'est beaucoup. Si je veux la mort de la culture ? De cette culture-là, oui sans doute. J'en éprouverais même une assez grande satisfaction. Mais il est normal que vous pensiez autrement. Telle que je vous connais, vous devez beaucoup aimer les colloques.

4/17/2011

Pendant

En somme, si je comprends bien, je ne pourrais plus prendre le TGV, dit le Collégien? Ni toi, ni personne, dit l'Ethnologue: Mme Bettencourt elle-même, malgré tous ses milliards, ne le pourrait pas. Les TGV continueraient peut-être à circuler, mais à vide. Bref, à vous entendre, il faudrait tout supprimer, dit la Poire: la voiture, les TGV, les avions aussi sans doute ? Tiens, j'y pense, pourquoi ne pas décréter une interdiction du ciel européen, comme en Lybie ? L'Europe, zone d'exclusion aérienne: on ferme tous les aéroports. Vous ne vous rendez compte de rien, dit l'Ethnologue. Comme d'habitude, si j'ose me permettre. Vous ne savez même pas de quoi vous parlez. Vous êtes hors-réalité. Après moi le déluge, dit la Poire. Là encore vous êtes hors réalité, dit l'Ethnologue: ce ne sera pas après vous, comme vous le croyez, mais pendant.

4/15/2011

A ton avis ?

Pour savoir ce que coûte une chose, n'importe laquelle d'ailleurs, tu ne saurais te limiter aux seuls coûts directs (prix d'achat, frais de fonctionnement, d'amortissement, etc.), dit l'Ethnologue: il te faut également prendre en compte les coûts indirects. Pour la voiture, par exemple, ce qu'elle coûte en termes de morts et de blessés sur les routes, de pollution, de dégradation de l'environnement, etc. Normalement, de tels montants devraient être intégrés au prix du litre d'essence. S'ils ne le sont pas, c'est tout bonnement que s'ils l'étaient, les gens n'auraient d'autre choix que de renoncer à leur véhicule. Passons maintenant au nucléaire. On calcule aujourd'hui que sur un ensemble de 1000 réacteurs, il faut s'attendre, en moyenne, à un accident grave tous les dix ans (Le Monde, 6 avril 2011). A combien, à ton avis, s'élèverait le prix du KWh nucléaire (celui, par exemple, que tu consommes quand tu prends le TGV) si tu devais participer aux frais occasionnés par de telles catastrophes ? A ton avis ?