11/18/2013

Deux siècles au plus

On vient d'évoquer la Gleichschaltung, dit le Double. Dans le même ordre d'idées, on pourrait aussi évoquer l'industrie du bruit: rock, hip-hop, techno, etc. De Nuremberg aux raves, en quelque sorte. On peut évidemment faire le parallèle, dit l'Avocate. Personnellement, je remonterais à plus haut encore. Prenez le Sacre du printemps, de Stravinski. Cette pièce a été créée il y a tout juste cent ans, en 1913. On a eu plusieurs fois l'occasion cette année de la réentendre. Ce fut notamment le cas au festival de ..., tout près de chez moi. Comme je ne la connaissais pas, j'ai pris un billet. On sent que le compositeur n'a eu qu'une idée en tête, faire le plus de bruit possible. Plus ça tape, plus il est content. Il faut dire que le chef d'orchestre y mettait du sien. C'est une pièce expérimentale, on essaye d'abord ceci, puis cela, cela encore, etc. Les expériences s'enchaînent les unes les autres, chaque groupe d'instruments y passe tour à tour. Je me suis réjouie quand ça s'est arrêté. Le temps de vie de la musique occidentale n'a pas été très long, dit l'Auteur: deux siècles au plus. En 1914 déjà, tout était fini.