8/25/2014

Au lendemain

Je comprends bien leurs petits calculs, dit l'Auditrice: diviser pour régner, l'insécurité comme instrument de contrôle social, le grand remplacement pour accélérer l'émergence, en cours, d'une masse de producteurs-consommateurs interchangeables (donc aussi sous-payables), etc. Jusque là je comprends. Mais on est dans le court terme. Si un jour l'Europe devait ressembler à ce à quoi ils voudraient qu'elle ressemble (et au train où vont les choses, un jour c'est demain), quel pourrait être leur propre sort à eux: le leur propre et celui de leurs enfants? Croient-ils peut-être qu'en récompense de leurs bons et loyaux services, les ..., je ne dis même pas leur garantiraient la vie sauve, mais leur épargneraient une décapitation en direct ? Très peu de gens pensent au lendemain, dit l'Ethnologue. Les gens vivent dans le court, souvent même le très court terme. Dans le moment présent, en fait. C'est le cas aussi des dirigeants. L'économie fonctionne ainsi, la politique aussi. Tu t'interroges sur ces ordures, t'étonnes, non sans raison, de leur stupidité profonde, du zèle hors du commun qu'ils mettent à creuser leur propre tombe, etc. Or, symétriquement, se pose une autre question: pourquoi les gens ne se révoltent-ils pas? Rationnellement, me semble-t-il, c'est ce qu'ils devraient faire. Ils devraient même le faire assez vite, car aujourd'hui encore ils le peuvent. Ce ne sera pas toujours le cas. Qu'est-ce qu'ils attendent? L'image, il est vrai usée, du bétail qu'on mène à l'abattoir s'impose ici tout naturellement. Et encore, à ce qu'on raconte, certaines bêtes ne se laissent pas faire. Elles résistent.