En gros, deux coalitions se font face, dit l'Ethnologue. La première est un axe qu'on pourrait qualifier d'américano-islamiste. Il s'articule sur les Etats-Unis et leurs alliés traditionnels au Proche et au Moyen-Orient: Turquie, monarchies pétrolières, etc. C'est une coalition en mouvement, elle veut faire bouger les lignes. Les princes-esclaves européens* jouent ici le rôle de force d'appoint. Ce ne sont pas des alliés, juste des pions sur l'échiquier. Demain ils disparaîtront**. En face, le mot coalition est peut-être impropre. Il n'y a pas de véritable coalition, tout au plus un ensemble de pays soucieux, comme la Russie, de préserver leur autonomie, quelque part aussi leur identité. La Russie est en première ligne, mais il faudrait aussi citer l'Inde, l'Iran, sans doute également la Chine, certains pays d'Amérique latine, etc. La question du terrorisme est à examiner dans ce contexte. Les Américains ne poursuivent pas les mêmes buts exactement que les djihadistes. D'une certaine manière, ils vont plus loin encore. C'est la formule de la tabula rasa. Voyez en quel état se trouve aujourd'hui l'Irak. Cela étant, ils n'en entretiennent pas moins avec eux des relations étroites. Dans le passé, ils leur ont souvent prêté main forte. Ils assurent leur logistique, leur livrent des armes, participent à des actions communes, etc. Les réseaux djihadistes sont principalement actifs sur un arc allant du Caucase à l'Afrique de l'Ouest (mais avec des foyers de présence également en Europe et en Extrême-Orient). L'Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) en est l'émanation la plus récente. Si tu vois ce que je veux dire.
* Voir "Quelque part", 2 juillet 2013.
**Voir Alexandre del Valle, Islamisme et Etats-Unis, Une alliance contre l'Europe, L'Age d'Homme, 1997 (Préface du général Pierre-Marie Gallois).