12/05/2013

Nos petites ...

La NSA en est une grande, dit l'Ethnologue. Pour autant, nous ne devons pas perdre de vue nos petites ... à nous: les … européennes. Car, là aussi, l'incrimination "terroriste" occupe une place privilégiée. J'ai cité il y a quelques mois* le cas de cette militante indépendantiste basque, de nationalité française, que son propre pays, la France, avait extradé vers l'Espagne, dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen. Son crime? Avoir assisté à une réunion publique du parti Batasuna, un parti politique aujourd'hui interdit en Espagne (mais pas en France). En soi, déjà, c'était du "terrorisme". Entretemps, elle été élargie, mais elle n'en a pas moins passé plusieurs semaines dans un cul-de-basse-fosse madrilène. Plusieurs semaines pour rien. On constate au passage que les Etats n'hésitent plus aujourd'hui à livrer leurs propres nationaux à des Etats étrangers. Cela ne s'était plus vu depuis la Deuxième Guerre mondiale (pour la France, depuis Vichy). En l'occurrence, l'intéressée n'a même pas eu la possibilité de recourir contre son extradition. En quelques heures tout était réglé. Autre exemple maintenant, celui de ce ressortissant belge, militant des droits de l'homme, contre lequel la Turquie islamiste a émis un mandat d'arrêt international, mandat en exécution duquel il a été incarcéré en Italie. Les islamistes turcs lui reprochaient d'avoir interpellé l'un de leurs ministres sur le sort des prisonniers politiques en Turquie, et cela (crime suprême) en l'enceinte même du Parlement européen. Il l'avait, à juste titre, d'ailleurs, traité de menteur. Ankara le poursuivait donc pour "terrorisme" et demandait son extradition. Dans la prison italienne qui l'accueille, il n'a le droit de téléphoner à ses proches que dix minutes deux fois par mois**. On voit par là comment des organismes comme Europol ou Interpol, soi-disant créés pour combattre la criminalité, sont en fait instrumentés par les Etats pour étouffer toute espèce de critique et de contestation, se transformant ainsi eux-mêmes en organisations qu'on peut légitimement qualifier de criminelles. Et les mêmes viennent ensuite vous expliquer que la Biélorussie n'est pas une "démocratie", un "Etat de droit", etc.

* "Quelques heures à peine", 3 novembre 2012.
** http://www.silviacattori.net/article5094.html