4/15/2020

Retournement

Comme on le relevait il y a quelques mois (1), la France est divisée en trois parties, dit l'Ethnologue: 1) la suprasociété et son bras armé policier (100'000 hommes, quand même); 2) la France périphérique; 3) les banlieues sécessionnistes. On peut à partir de là poser le problème de la guerre. Quand l'Administrateur direct dit: "Nous sommes en guerre", la guerre à laquelle, consciemment ou non, il se réfère est évidemment sa propre guerre à lui, celle que lui-même et la suprasociété qu'il représente livrent à la France périphérique. Avec la pandémie actuelle et les mesures extrêmes dont elle a été le prétexte, cette guerre, effectivement, est entrée en une phase nouvelle: peut-être même sa phase terminale. C'est une guerre totale, qui plus est d'une particulière férocité. Le décret du 28 mars dernier en offre un exemple privilégié (2). L'Etat tue et ne s'en cache pas. On ne peut pas dire non plus qu'ils encourage beaucoup les gens à se soigner. Regardez ce qui se passe avec l'hydroxychloroquine. Guerre totale, donc, mais qui, significativement, s'arrête à la porte des banlieues. On ne touche pas aux banlieues sécessionnistes. On est même aux petits soins avec elles. En contrepartie, celles-ci rendent à la suprasociété un certain nombre de services. Lesquels au juste, nous en avons souvent parlé ici même. En ce sens, il faut le reconnaître, l'avenir de la France périphérique apparaît assez sombre. On ne voit qu'une issue possible pour elle: un éventuel retournement d'alliance. Si les banlieues sécessionnistes étaient entrées en ... lors des récentes manifestations de Gilets jaunes, il n'est pas absolument sûr que l'Administrateur direct serait encore là pour nous expliquer le monde.

(1) Voir "En trois parties", 24 novembre 2018.
(2) Voir "Décret", 4 avril 2020.