Quand ils disent qu'ils manquent d'appareils, on les croit sans peine, dit le Cuisinier. Ils manquent d'appareils, mais aussi de masques, de gants, de tests : de tout, en fait. Après, comme le relève l'économiste Gaël Giraud (1), il ne faut pas s'étonner s'il y a des morts. Tout se paye. Sauf qu'on ne sait jamais d'avance qui mourra ou ne mourra pas. Aujourd'hui même, à la radio suisse (2), un médecin a dit que des discussions ont lieu tous les jours sur la question de savoir qui a droit ou non aux soins intensifs. Tous les jours : autrement dit, on n'a pas attendu cette épidémie pour les avoir. Mais elle les ravive. J'aime le mot discussion. Certains seront entubés, d'autres non. Ils en discutent donc, comme c'est mignon, et à un moment donné, on peut au moins l'imaginer, passent au vote. Zinoviev a intitulé l'un de ses livres, Le communisme comme réalité. On a aujourd'hui les droits de l'homme comme réalité. Le mieux encore, c'est quand la loi s'en mêle, dit l'Avocate. En France, un décret du 28 mars dernier autorise désormais l'injection du Rivotril à certains patients atteints du Coronavirus, ceux en charge palliative. Il ne l'impose pas, remarquez: il ne fait que l'autoriser. On respecte les croyances et convictions de chacun. C'est une possibilité, rien d'autre. C'est vrai qu'ils n'aiment pas trop se mettre dans l'illégalité, dit l'Ethnologue. Lorsqu'ils font quelque chose d'illégal, très vite ils le légalisent. C'est un trait d'époque. Pensez aux lois antiterroristes. Ils sont ainsi sûrs de ne rien faire d'illégal. En l'espèce, ils ... ... ... ... ... C'était autrefois illégal, ce ne l'est plus aujourd'hui. C'est au contraire tout à fait légal. Ils ont changé la loi. Il n'y a rien au-dessus de la loi, dit la Poire. La loi c'est la loi. Nous sommes dans un Etat de droit.
(1) RT France, dans l'émission "Interdit interdire", 24 mars 2020.
(2) 4 avril 2020, vers 12h45.