S'il se passait n'importe quoi, ceci ou cela, de quel côté te situerais-tu, dit le Collégien? Voyons, que je réfléchisse, dit l'Avocate. En fin de compte, quand même, du côté des dirigeants. Après tout, nous leur sommes redevables de beaucoup de choses. Ainsi, comme tu le vois, il n'y a chez nous ni misère, ni chômage de masse. Les anciennes classes moyennes ont, certes, été complètement éradiquées, c'est très regrettable. Mais elles étaient de toute manière condamnées. Mondialisation oblige. Que dire aussi de leurs efforts visant à protéger leurs propres populations contre certaines espèces prédatrices, le loup entre autres? D'aucuns prétendent que cela relève de la gesticulation, personnellement je m'inscris en faux. Ce devoir de protection leur incombant, ils le prennent très au sérieux. Tiens, l'autre jour encore… A leur crédit, également, le zèle réellement hors du commun qu'ils mettent à défendre les libertés personnelles, zèle d'autant plus méritoire que les technologies actuelles leur offrent nombre d'opportunités douteuses en la matière. Mais, respectueux comme ils le sont des lois existantes, ils se gardent bien de les exploiter. Enfin (last but not least), leur profond désintéressement. Voyez la modestie de leurs rémunérations, prébendes, etc. Bref, pour me résumer, quelle raison aurais-je aujourd'hui de rejoindre M. Poutine? Ce serait très mal de ma part, très mal et très ingrat. Contraire aussi à mes valeurs*. Je ne suis pas comme ça.
* France Info, 4 mai 2014, vers midi.