3/07/2020

Dans son propre monde

Tu te souviens de ce retraité qui avait réussi à survivre dix jours durant dans la nature, avec à ses trousses un millier de perdreaux armés jusqu'aux dents, qui le recherchaient pour "opposition aux actes de l'autorité", dit l'Ecolière (1) ? Entre-temps, il a passé plusieurs années en prison. Il aurait dû être libéré ces jours-ci, sauf que l'Etat de droit en a décidé autrement. S'appuyant sur de nouvelles lois récemment votées, les juges ont transformé sa première peine de prison en internement à vie, car ils le considèrent comme dérangé psychiquement. N'a-t-il pas en effet dit que la ... était un Etat policier? Il faut être gravement atteint pour dire des choses pareilles. La ..., un Etat policier? Allons donc, vous rêvez. Vous êtes hors-réalité. Le type aggrave encore son cas en refusant de reconnaître qu'il est malade. Il envoie en effet promener les psychiatres qui voudraient s'occuper de lui, autrement dit, on peut le penser, lui faire ingurgiter des neuroleptiques à hautes doses, afin de le transformer en légume. Là, très clairement, on a affaire à un déséquilibré. Comme le disent les juges dans leurs attendus, "il vit dans son propre monde". Le mieux, dès lors, qu'on puisse faire est de le mettre à l'isolement. Car il y a un risque de prolifération virale. Il ne faut pas qu'un tel individu puisse contaminer les gens autour de lui.

(1) Voir "Sui juris", 14 septembre 2010.