Regarde un peu leurs méthodes, dit le Double. Ils convoquent des candidats à la naturalisation et les font chanter: soit vous collaborez avec nous, vous nous donnez des noms, soit votre dossier est écarté, et vous risquez l'expulsion. C'est vraiment la Stasi. Des noms de qui, dit l'Etudiante? De personnes hostiles au mariage pour tous, dit le Double. Ils veulent les ficher. Permettez, dit le Politologue. La France est un Etat de droit. Toutes les autorisations ont été données. Et alors, dit l'Etudiante? Changeons de sujet, dit le Politologue. Ou à peine. Il est beaucoup question ces temps-ci, comme vous le savez, d'écoutes téléphoniques. Ces choses-là existent, je ne dis pas le contraire. La France est probablement, même, de tous les pays européens, celui où les dirigeants se permettent le plus de choses dans ce domaine**. Plus ou moins tout le monde est sur écoute***. Mais c'est très "encadré"****. On n'écoute pas les gens comme ça, qu'est-ce que vous croyez. Il y a toute une procédure. Vous me direz: mais dans la Stasi aussi il y avait des procédures. Oui, mais très différentes. Voyez aussi l'école, dit l'Activiste: que ne raconte-t-on pas à son sujet. On parle de genre, de lavage de cerveau, de Dieu sait quoi encore. A nouveau, rien ne se fait sans autorisation: "Le processus et le calendrier sont transparents"*****. Aucune contrainte non plus: "Les élèves comprennent très bien - et parfois très vite - ce qu'on attend d'eux (sic)"*****. Certains évoquent l'ancienne Union soviétique. Qu'est-ce que les gens n'inventent pas.
* Le Figaro, 5 mars 2014.
** Voir "En attente", 15 janvier 2012.
*** Voir p. ex. Le Monde, 21 mars 2014, 22 mars 2014, etc.
**** France Inter, 12 mars 2014, vers 19 h 30.
***** Le Monde, 14 février 2014.