L'autodéfense inclut en son concept quantité de choses très différentes, dit l'Ethnologue. On peut d'abord l'entendre au sens strict. Mettons, pure hypothèse, qu'on te cambriole et que tu réussisses, je ne sais trop comment d'ailleurs, à maîtriser ton cambrioleur. Tu appelles la police, qui bien entendu te met en garde à vue, car, faut-il le rappeler, séquestrer un cambrioleur est un délit grave. L'Etat de droit ne saurait l'admettre. Tu seras ensuite convoqué devant un juge, qui, pour l'exemple, t'infligera une peine ferme. Je ne raconte pas des choses en l'air, c'est réellement ce qui s'est passé ici même, à Dope-City. Autre cas de figure, maintenant. Un certain nombre d'individus se livrent à leur passe-temps favori, la vente de drogues illicites (mais de fait tolérées). Soudain l'un d'eux s'effondre, une balle tirée depuis une fenêtre d'immeuble. On ne parle déjà plus ici de la même chose. Le sens initial s'est élargi. Comme le relevait hier le Cuisinier, le tireur n'a jamais été retrouvé. C'est très regrettable. Enfin, troisième cas de figure, celui décrit dans un film dont vous souvenez peut-être: La Nuit des juges*. C'est une synthèse des deux cas précédents. Un certain nombre de juges et de policiers, à l'exemple de Pénélope, entreprennent de défaire la nuit ce qu'ils font (et surtout laissent faire) le jour. De nombreuses victimes sont à déplorer. Chacun est libre de ses définitions.
*Peter Hyam, The Star Chamber (titre français: La Nuit des juges), 1984.