11/16/2011

Du capital

On en a souvent fait la remarque, dit l'Auteur: c'est l'armée de réserve du capital. Mais l'expression est ambiguë. Quand Marx, qui l'a forgée, l'utilise, il se réfère à une certaine stratégie sociale, celle consistant à accroître artificiellement le nombre des demandeurs d'emploi afin de faire pression sur les salaires. Au point de départ, c'est bel et bien ce qui s'est passé. Je parle des années 60 et 70 du siècle dernier. Ensuite, avec la crise, les choses ont évolué. L'objectif n'est plus tant aujourd'hui de faire pression sur les salaires que de tenir, purement et simplement, la population en respect, de l'empêcher de se révolter. On n'est plus du tout ici dans la métaphore. Et les forces de l'ordre, dit le Collégien: que deviennent-elles dans tout cela? L'armée de réserve du capital ne remplace évidemment pas les forces de l'ordre, dit l'Auteur. Comme son nom l'indique, elle intervient plutôt en appui. Ce sont des supplétifs. On le voit, par exemple, avec la criminalité de masse. La terreur qu'elle inspire est très appréciée des forces de l'ordre. Elle les soulage utilement dans l'accomplissement de certaines de leurs missions. Cela étant, la criminalité de masse a surtout valeur d'avertissement. Les dirigeants font passer par là un message: veillez à ne pas dépasser certaines limites. Et ça marche, dit le Collégien? Bien sûr que ça marche, dit l'Auteur. Regarde autour de toi.