2/26/2011

D'avant

Le plus drôle encore, ce sont leurs commentaires, dit le Cuisinier: le Guide, vous rendez-vous compte, ce monstre, comment est-ce possible, et le peuple qui se soulève, que c'est beau, etc. Et alors, dit le Collégien? Les mêmes, aujourd'hui, qui se révoltent trouvaient autrefois tout cela très bien, dit le Cuisinier. Tous ou presque étaient derrière lui. J'irais même plus loin encore, dit l'Ethnologue. On ne peut jamais dire qu'il y ait d'un côté le peuple, et de l'autre le tyran: ça n'existe pas. Quand on dit qu'il y a un tyran, forcément aussi, derrière le tyran, il y a le peuple qui soutient le tyran. Autrement il n'y aurait pas de tyran. Le tyran n'est ce qu'il est qu'à cause du peuple qui le soutient. On l'a vu jadis avec le ..., plus récemment encore avec le ... Ce qui ne signifie évidemment pas qu'il n'y ait pas d'opposants. Il peut très bien y en avoir. Mais ils ne sont qu'une infime minorité, des gens, en règle générale, d'ailleurs, que le peuple n'aime guère, qu'il tient même en haute suspicion. Maintenant, évidemment, c'est différent. Mais je ne te parle pas de maintenant: je te parle d'avant.