3/31/2025

Peur civile

Depuis une semaine, la justice occupe seule le devant de la scène, dit l'Auditrice: un tel est mis en examen, tel autre condamné pour harcèlement, un troisième déclaré inéligible, etc. C'est une campagne de peur civile, dit l'Ethnologue. De temps à autre ils en déclenchent une. Accessoirement, l'Etat total en profite pour régler ses comptes. Par exemple, dit l'Ecolière? Prends cet acteur reconnu, dit l'Ethnologue. Il y a quelques années, il était allé faire un petit tour en Russie. Le président Poutine lui avait accordé un passeport russe. Ils lui ont donc fait un procès: pas pour ça, bien sûr, mais pour autre chose. Autre chose, tu trouves toujours. Un cas très semblable est celui de l'ex-Premier ministre Fillon. Tu sais ce qui lui est arrivé. Quelques années plus tôt, il avait fait des déclarations non-conformes en matière de politique étrangère. On lui a présenté l'addition. Et Sarko, dit l'Ecolière? Lui, on lui fait payer ce qu'il disait des juges et de la justice à l'époque où il était président, dit l'Ethnologue. C'était assez bien vu (quoique très en-dessous encore de la réalité). La vengeance est un plat qui se mange froid. Il y a aussi cette décision d'inéligibilité, dit l'Auditrice. Du jamais vu à ce jour. En France non, dit l'Ethnologue. Mais regarde ce qui vient de se passer en Turquie: le président sortant faisant embastiller son principal opposant, le maire d'Istamboul. Ou encore en Roumanie: là, carrément, ils ont annulé les élections. Dans les trois cas, juges et procureurs ont fait montre d'une grande sensitivité. La justice est indépendante, dit la Poire. Laissons-la faire son travail.