2/28/2025

Dépeçage

Il ne faut pas dire que Trump est différent de ses prédecesseurs, dit l'Ethnologue. Il est juste, peut-être, un peu plus lucide. Il a compris que cette guerre était perdue, et donc il abandonne la partie. Les Américains voulaient dépecer la Russie: ils se rendent maintenant compte que c'est plus facile à dire qu'à faire. Et en tirent donc les conséquences. Toute choses égales d'ailleurs, c'est ce qu'ils ont souvent fait déjà dans le passé, tout dernièrement encore en Afghanistan. Quant aux Européens, ils ne peuvent que se louer d'avoir pour dirigeants des êtres d'une telle compétence et intelligence - le monde entier nous les envie. Tout comme leur aptitude légendaire à dire non aux Américains. Ces exécutants sont également réputés pour leur respect de la parole donnée. En 2014, par exemple, lorsqu'ils ont signé les accords de Minsk, ils savaient d'avance qu'ils ne les respecteraient pas. C'est ce qu'eux-mêmes ont reconnu par la suite, allant même, assez naïvement, jusqu'à s'en enorgueillir. Bref, l'Europe se retrouve aujourd'hui isolée et sans alliés. On va voir maintenant ce que ces esprits profonds et subtils, qui plus est d'une grande intégrité, vont bien pouvoir inventer pour sortir de l'impasse où ils se sont eux-mêmes enfermés. Avant toute chose, on l'a bien compris, ils ne veulent pas perdre la face. On les voit ainsi s'agiter pour relancer cette guerre qui a déjà fait plusieurs centaines de milliers de morts. Sauf, heureusement, que l'argent leur fait défaut. A terme, me semble-t-il, on va vers un dépeçage, non pas évidemment de la Russie, vous oubliez, mais de l'Europe elle-même. Les Etats-Unis en prendront une partie (le Groenland dans un premier temps, ensuite sans doute l'Angleterre, qui ne demande que ça), la Russie peut-être une autre (ce qu'elle ne voulait sans doute pas au début, mais on ne voit pas maintenant pourquoi elle se gênerait: ne serait-ce que pour protéger désormais ses frontières), la Turquie une autre encore (les Balkans, une ancienne possession ottomane). Sans oublier l'Algérie, qui a paraît-il des comptes à régler avec la France.