7/10/2020

Faire son travail

Tiens, encore ce feuilleton, dit l'Ecolière. Il y a quatre ans maintenant que ça dure, et ça continue. Le temps judiciaire est décidément un temps particulier. Périodiquement, pour maintenir la pression, ils laissent fuiter certaines pièces du dossier, en veux-tu en voilà. D'une manière générale, ils s'entendent relativement bien, et même très bien, avec le Journal. Merci le Journal. De telles atteintes au secret de l'instruction, faut-il le rappeler, constituent un délit grave. Mais il y a longtemps que la loi n'est plus appliquée en ce domaine. Autant dès lors se taire, et c'est ce que font les gens: ils se taisent. S'en émeuvent-il seulement? Un peu quand même, peut-être: ils ont vaguement le souvenir de ce qu'est un Etat de droit. Mais ne veulent pas non plus que cela se sache. On ne critique pas, n'est-ce pas, la justice. Cela pourrait même se révéler dangereux. Il faut respecter la "séparation des pouvoirs" (sic), etc. Et donc ils s'écrasent: tout comme ils s'étaient écrasés, il y a six mois, vous vous en souvenez peut-être, quand, dans le cadre de cette même affaire, des membres de la police judiciaire avaient obligé un député à se déshabiller et à déféquer devant sa mère (1). Je ne sais pas ce qu'en avait dit à l'époque le Journal. Mais à l'Emission ils avaient parlé d'"arrestation musclée". Qu'en termes galants ces choses-là sont dites. Après, je veux bien qu'on répète qu'il faut laisser la justice faire son travail: ce cliché vous est connu. Personnellement, je serais plutôt favorable à ce qu'on l'en empêche. Mais je parle pour moi. Ce n'est qu'une opinion personnelle.

(1) Voir "Message", 9 février 2020.