7/20/2019

Par parenthèse

Je suis en train de relire L'Espoir, dit l'Avocate. Livre magnifique, par parenthèse. A un moment donné, il est question de ... Des bombes explosent, elles ont été déposées dans une rue. On est en guerre, on ne s'étonnera donc pas qu'il y ait des morts. Sauf que Malraux fait ici une remarque, remarque qu'il met dans la bouche d'un de ses personnages: le chef des services spéciaux. Faire la guerre, dit-il, est une chose, tout se permettre quand on fait la guerre une autre. On se doit de respecter certaines limites. Si on ne les respecte pas, on se transforme soi-même en bête. Ce sont les lois non écrites de Sophocle. On est sur cette ligne. Il est contre le fait de déposer des bombes dans la rue, dit l'Ecolière? Contre le fait de les y déposer au hasard, dit l'Avocate. De tuer à l'aveuglette, si tu préfères. On n'est plus alors dans la guerre, mais dans autre chose. On retrouve la même idée chez Camus. Tu as lu Les Justes, j'espère. Excuse-moi, dit l'Ecolière, mais déposer des bombes au hasard, c'est ce que fait un peu tout le monde aujourd'hui: les ..., d'une part, mais aussi ceux qui soi-disant les combattent. Si tu veux, on prend quelques exemples. On n'est pas obligé de faire comme tout le monde, dit l'Avocate.