** Voir "Par rien", 21 juillet 2014.
12/15/2014
Scénarios
Il y a deux scénarios possibles, dit le Colonel. L'un serait que les Russes, à un moment donné, déclenchent une contre-offensive. Car jusqu'ici ils ne l'ont pas fait. Ils se sont contentés de temporiser, d'échanger de l'espace contre du temps. Aujourd'hui encore, ils sont sur cette ligne. Notez à ce sujet l'extrême prudence de M. Poutine, le soin particulier qu'il met à ne pas répondre aux provocations du camp d'en face. Or, ne l'oubliez pas, il défend sa frontière. C'est le premier scénario. L'autre s'articule au fait que Russes et Américains n'ont pas le même rapport au temps. Alors que les premiers, traditionnellement au moins, ont pour principe de laisser le temps au temps, les seconds, au contraire, se plaisent à le comprimer: Time is money. De plus, il y a la crise. Il faudrait ici citer saint Paul: "Le temps est écourté"*. Entre un nouveau krach bancaire, celui, précisément, qu'on voit aujourd'hui se profiler à l'horizon, et la guerre, certains, au sein de la suprasociété états-unienne, pourraient être tentés de choisir la guerre. D'une manière générale, la guerre a toujours été considérée comme un bon moyen de relancer l'économie. En l'espèce, je pense, il s'agirait d'une attaque surprise, avec utilisation d'armes de destruction massives (preemptive strike). Il y aurait bien sûr une riposte (second strike: les SNLE russes), mais les Américains n'en ont cure. Comme nous l'avons déjà relevé, ils ne se laissent plus aujourd'hui dissuader par rien**.
* I Cor, 7, 29.
** Voir "Par rien", 21 juillet 2014.
** Voir "Par rien", 21 juillet 2014.