9/11/2012

La Perse

Un peu d'histoire, dit l'Ethnologue. Dans un de ses livres paru en 1949, Terre inhumaine, le peintre et écrivain polonais Joseph Czapski raconte le long exode, en 1942-43, des Polonais rescapés du massacre de Katyn, qui cheminèrent des mois durant du Turkestan à la Méditerranée orientale, en passant par l'Iran. Daniel Halévy, le préfacier, résume ainsi les pages que Czapski consacre à ce dernier pays: "La Terre promise, ici, c'était la Perse, Téhéran, Meched, Chiraz au loin. (...) Et la première impression que Czapski et ses compagnons en reçoivent, le premier visage qui leur soit montré par le peuple qui les reçoit, c'est celui de la charité." Halévy ajoute: "Harrassés, affamés, les voici secourus en même temps que reçus"*. Pourquoi ces citations, dit le Collégien? On parle beaucoup ces semaines-ci, comme tu le sais, de l'Iran, dit l'Ethnologue. Certains ne rêvent que d'une chose: lui appliquer le même traitement qu'à la Serbie en 1999 ou à l'Irak en 2003. Si possible le rayer de la carte, en faire une terre brûlée, etc. Ils diront ensuite qu'ils défendaient les droits de l'homme. On cite ici ce texte faute de ne pouvoir faire autre chose.
 
* Joseph Czapski, Terre inhumaine, réédition L'Age d'Homme, 1978, Préface de Daniel Halévy, p. 10.