La caractéristique première de l'après-démocratie, c'est qu'elle n'est pas la démocratie, dit l'Auteur. C'est relativement simple à comprendre. Ensuite, comme son nom l'indique, l'après-démocratie est ce qui vient après la démocratie. Il y a donc une évolution nous menant de la démocratie à l'après-démocratie. Mais cette remarque doit encore être développée. D'une certaine manière, l'après-démocratie n'est rien d'autre que le processus même nous menant de la démocratie à l'après-démocratie. Il y a un point de départ, la démocratie, mais pas de point d'arrivée (sinon l'après-démocratie elle-même, en tant que processus nous éloignant toujours davantage de la démocratie). Il y a un avant (la démocratie), mais pas d'après. Il n'y a rien après l'après-démocratie. Certains croient qu'on est allé déjà tellement loin dans cette direction qu'il est impossible d'aller plus loin encore. On serait déjà arrivé. C'est une erreur: on peut toujours aller plus loin. On n'est en fait jamais arrivé. Parfois, il est vrai, comme aujourd'hui, le rythme s'accélère. Mais cela ne signifie pas, comme certains se l'imaginent, qu'on se rapprocherait du but. Simplement, la distance parcourue est plus grande.