4/28/2008
La Zona
C'est intéressant comme film, dit le Double. Je parle de La Zona, propriété privée, le récent thriller de Roberto Pla. On est dans un quartier protégé, ce qu'on appelle un ghetto pour riches. Des propriétaires courent dans tous les sens: ils recherchent deux petits voleurs, des gens qu'ils prennent pour des assassins. En réalité ce n'est pas le cas, ce ne sont pas des assassins. Mais quand les propriétaires en prennent conscience, il est déjà trop tard, les deux petits voleurs sont partis à la décharge. C'est un film sur l'autodéfense, en même temps que sur les impasses de l'autodéfense. Mais ce n'est pas un film à sens unique. Il donne aussi la parole aux propriétaires. Normalement, disent-ils, la police est là pour assurer la sécurité des biens et des personnes. Or, la réalité est qu'elle n'assure plus rien du tout. Parfois, même, eux-mêmes en ont fait l'expérience, il est dangereux de s'adresser à elle. Quelques années plus tôt, l'un d'eux avait dénoncé des criminels à la police. La police les arrête donc, mais prend en même temps bien soin de leur communiquer les nom et adresse de l'homme qui les avait dénoncés. Résultat, plusieurs côtes cassées, avec en prime un décollement de la rétine. Et donc, demanda l'Etudiante? C'est un film aporétique, dit le Double. Il soulève une difficulté, mais ne la résout pas.