8/04/2007

Quelque chose de grand et de beau

Je crois à la force du désir, dit l'Avocate. Quand on désire vraiment quelque chose, quelque chose de grand et de beau, en règle générale on va jusqu'au bout de son désir. On va jusqu'au bout de son désir, car ce désir est le plus fort. Il est plus fort que tout le reste. Plus fort, en particulier, que la tendance à faire comme les autres, tendance, il est vrai, atavique, inscrite dans le programme génétique. Plus fort que la pression sociale. Toute la question est donc de savoir si un tel désir, on l'a véritablement. L'a-t-on ou ne l'a-t-on pas? C'est le seul vrai problème. Et la famille, demanda l'Etudiante? Que fais-tu de la famille ? Ce n'est pas vraiment un problème, dit l'Auteur. Ou si c'en est un, cela signifie que le désir qu'on a en soi n'en est pas vraiment un. Si tu ne trouves pas en toi la force nécessaire pour passer outre, c'est qu'un tel désir n'est pas réellement présent en toi. Tu crois peut-être qu'il l'est, en réalité il ne l'est pas. Il ne mérite donc pas son nom. Ce n'est qu'une simple image de désir, un faux désir donc. Car autrement tu l'aurais trouvée en toi, cette force. Tu l'aurais trouvée, car elle ne fait qu'un avec le désir. Elle est ce désir même, en sa manifestation essentielle. Et donc tu ne t'arrêtes pas en chemin, tu vas jusqu'au bout. Sais-tu que c'est très évangélique, dit l'Auteur?