8/08/2006

Enchaînement causal

Le problème en lui-même est relativement simple, dit le Philosophe, on pourrait très vite le régler. Des moyens existent, tout le monde les connaît. Mais leur seule évocation soulève déjà des tempêtes. Que dis-je, le simple fait d'y penser, plus exactement encore de donner l'impression d'y penser. Rien d'étonnant dès lors à ce que les choses se dégradent, aillent de mal en pis. C'est le contraire, à vrai dire, qui surprendrait. En même temps, les gens dépriment, en viennent à voir la vie en noir. Ils dorment mal, font la queue chez leur généraliste. Regarde aussi le taux d'accroissement annuel de consommation de psychotropes. Tu veux dire quoi par là, dit l'Etudiante? Je veux dire que qui veut la fin veut les moyens, dit le Philosophe. Si l'on ne veut pas les moyens, on ne veut pas non plus la fin. Je ne dis pas qu'il faut vouloir la fin, on peut très bien ne pas la vouloir. Mais si on la veut, il faut aussi vouloir les moyens. Cela forme un tout. Qui ne veut pas les moyens n'aura jamais non plus la fin. Bref, selon toi, tout le monde est coupable, dit l'Etudiante? Coupable, non, ce n'est pas un problème de culpabilité. Clairement, en revanche, de responsabilité. Les gens sont responsables de ce qu'ils font (respectivement ne font pas). Et donc doivent en assumer les conséquences. Ils ont très exactement ce qu'ils ont voulu. Ils l'ont voulu, eh bien ils l'ont.