3/28/2025
Approprié
On fait souvent la comparaison avec la guerre de 14, dit le Visiteur. En réalité, les deux situations sont très différentes. En 14, un processus autonome s'était mis en route, il est allé jusqu'au bout de lui-même. Les gens ont été pris dans un engrenage. Ici c'est différent. Quand on parle d'engrenage, on veut dire par là que les gens subissent une situation qu'eux-mêmes, peut-être, ont contribué au début à créer, mais qui ensuite leur a échappé. Ils ne voulaient pas aller aussi loin, ou alors pas au même endroit, etc. C'est ce qui est arrivé en 14. On est ici dans autre chose. Il y a clairement aujourd'hui des gens qui veulent la guerre. Certains, au demeurant, ne s'en cachent même pas. Le terme approprié n'est donc pas celui d'engrenage mais plutôt de complot. Oui, je sais, on est très coupable aujourd'hui quand on parle de complot. Les complots n'existent pas, il n'y a que des complotistes. Et pourtant c'est bien le mot qui s'impose: complot contre la paix, en l'occurrence. Dois-je ici le rappeler, c'est une incrimination possible en droit international. Ces gens sont fous, dit le Double. Ils seraient déclarés irresponsables. Là vous vous trompez, dit le Visiteur. Ils ne sont pas fous du tout. Ils voient dans la guerre une solution à leurs problèmes. En un certain sens, ils n'ont pas tort. N'oubliez pas par ailleurs cette autre guerre qu'ils mènent contre leurs propres populations. L'ennemi extérieur leur permet d'accroître encore la pression. Et s'il y a ascension aux extrêmes, dit le Double? Encore mieux, dit le Visiteur.