C'est très mal d'entrer ainsi chez les gens, dit l'Apparatchik. Ces responsables politiques ont droit, comme tout le monde, à une vie privée. Vous pensez à nos petites visites domiciliaires, dit l'Ecolière? Les pauvres. Ce n'était pourtant pas bien méchant. En plus, s'ils le souhaitent, ils pourront en faire état dans leur CV. Comme vous le savez, la plupart de ces dignitaires ont été recrutées sur CV. Ce sont les représentants de la nation, dit la Poire. Vous manquez de respect à leur endroit. Vous savez très bien comment, en France, se font les élections, dit l'Ecolière : mode de scrutin, découpage électoral, médias, "justice", etc. Vous dites: les représentants de la nation. En fait, ces gens ne représentent rien: rigoureusement rien. C'est ça la réalité. S'il vous plaît, ne faites pas cette tête. C'est le retour des années 30, dit l'Epouse. Je suis très angoissée. Le médecin m'a mise sous neuroleptiques. Je vois du brun partout. Les chemises brunes, parlons-en, dit l'Ecolière. Nous au moins, quand on rend visite aux gens, on sonne à la porte. Les gens ouvrent, ensuite seulement on entre. Et l'on discute. Voyez la police secrète d'Etat: elle, au contraire, commence par casser la porte, puis tout le reste à l'intérieur. Aucun rapport, bien sûr, avec les années 30. Voyez aussi leurs robocops encagoulés, qui gazent, cognent, flash-balisent tout ce qui leur tombe sous la main. Rien à voir non plus.