5/30/2022

Plutôt bien

Comment ils s'y prennent pour tenir aujourd'hui l'Europe, littéralement la ficeler, quelles sont leurs méthodes, c'est à peine un secret, dit l'Ecolière. Sauf qu'on ne voit que l'extérieur. On ne distingue pas trop les détails à l'intérieur. Prenons la Cruche, dit le Colonel. Tu as certainement entendu parler de la Cruche. II y a quelques années, elle s'était confiée aux journalistes en leur disant que "les ... l'avaient mise à l'épreuve". Elle n'a pas dit quand, ni donné d'autres précisions. Mais ça commence toujours comme ça: ils te mettent à l'épreuve. Ou sous observation, si tu préfères. Ensuite, ils te prennent en main. Tu n'as plus à t'occuper de rien. La Cruche n'aurait jamais dû dire ce qu'elle a dit, mais elle est très cruche, c'est pour cela d'ailleurs qu'ils l'ont recrutée. Ils avaient besoin de quelqu'un comme ça: très cruche. Elle a comblé toutes leurs attentes. Ils remboursent les frais professionnels, dit l'Ecolière? Tu as raison de poser le problème, dit le Colonel. Non, ils ne remboursent rien. Ce n'est pas nécessaire. D'une certaine manière, ces gens-là sont des bénévoles. Ils travaillent gratuitement. Va voir le film de Polanski, The Ghostwriter (2010). Il explique très bien tout ça. Par parenthèse, cela ne lui a pas porté bonheur. L'histoire se passe en Angleterre, mais elle pourrait bien sûr se passer ailleurs : en Finlande ou en Suède par exemple. Comme tu le sais, ces deux pays ont beaucoup fait parler d'eux ces derniers temps. Ils voudraient bien adhérer à l'OTAN, les petits chéris. La Suisse aussi, comme tu le sais. Tu as vu ses déclarations. Non, je ne parle pas de la Cruche. Mais c'est vrai, elle lui ressemble beaucoup. Voilà comment ça fonctionne. Plutôt bien, comme tu vois.

5/03/2022

Regretté

A l'Université de ..., comme vous le savez, tout tourne autour des questions de genre, dit l'Etudiante. Il n'y a plus aujourd'hui que ça qui compte: le genre, et un peu aussi la race, mais d'abord le genre. En outre, l'alignement est total: l'alignement, autrement dit la Gleichschaltung. Même si ce n'est pas très agréable à entendre, je pense qu'il faut maintenant appeler les choses par leur nom. Ainsi, l'autre jour, des gens ont débarqué dans un auditoire pour interrompre une conférence, conférence jugée non conforme. La direction de l'Université a regretté l'incident: rien d'illégal n'avait pourtant été dit au cours de cette conférence, a-t-elle relevé. C'est intéressant comme manière de poser le problème. On ne se demande pas s'il est légal ou non d'interrompre une conférence, on retourne le problème: les propos tenus au cours de cette conférence étaient-ils ou non légaux? C'est aussi cela, la Gleichschaltung. Une seule chose, en fait, les préoccupe, mais elle est obsessionnelle: rester dans les rails, ne rien dire, écrire, faire ou laisser faire qui ne soit conforme. Voilà à quoi ressemblent aujourd'hui ces institutions, pour le reste en état de décomposition avancée. Ces personnels sont terrorisés, dit la Poire. Mettez-vous à leur place. Ils ne sont pas terrorisés du tout, dit l'Etudiante. Qu'est-ce que vous inventez. Ils trouvent au contraire cela très bien. Je vais même vous dire: ils poussent à la roue. Ils voudraient aller plus loin encore dans cette direction. C'est bon pour leur carrière, leur image, etc. On croit toujours que le totalitarisme vient d'en bas. Il vient à la fois d'en bas et d'en haut. C'est comme ça qu'il fonctionne et a toujours fonctionné.

4/15/2022

Les deux

Jusqu'ici au moins, ils prenaient toujours soin de s'abriter derrière la loi, dit l'Ethnologue. Ils faisaient très attention à ça. La loi, rien que la loi. Nous sommes dans un Etat droit, etc. Ils mentionnaient également les voies de recours, etc. Là rien. Et pour cause, puisqu'ils ne peuvent rien invoquer du tout. Ils n'ont aucun texte de loi. Ce qu'ils font est complètement illégal. Comme ils n'ont aucun texte de loi, ils en sont réduits à placer les gens devant le fait accompli: voilà, vos comptes sont bloqués, vos avoirs saisis, etc. Si l'on faisait la comparaison avec le pillage des magasins ... en ... dans les années ... (ce que je ne fais pas, bien sûr), on imagine leurs cris d'orfraie. Ils diraient qu'on les assassine, etc. Air connu. Disons donc qu'ils ont franchi un cap. La violence s'affiche ici sans complexe, tout à fait cyniquement et ouvertement. C'est un signe des temps. Je ne sais pas si vous avez vu, mais ils confisquent aussi les oeuvres d'art, dit l'Etudiante. Là non plus on ne fera pas de comparaisons. Ils passent dans les galeries et même les expositions temporaires. Ils prennent ce qui les intéresse. Etc. En outre ce sont des perfectionnistes, dit l'Auditrice. Quand ils confisquent les avoirs, ils confisquent aussi les salaires qui vont avec: ceux des employés. Lesquels se retrouvent ainsi sans ressources. Et tout cela pour faire plaisir à leurs maîtres américains, dit l'Ecolière. Leur lécher consciencieusement le c... Là rassure-toi, dit l'Ethnologue. Ils se font aussi plaisir à eux-mêmes. Les deux. En France, les montants de ces vols se montent déjà à 40 milliards, en Suisse à 8.

3/28/2022

Les réinventer

Ce sont cinq membres d'une même famille, dit l'Ecolière. Ils se seraient défénestrés depuis le 7ème étage de leur immeuble. Quatre sont morts, le cinquième a survécu. Juste auparavant, très tôt le matin, des perdreaux étaient passés chez eux. Mais on ne leur avait pas ouvert la porte. Soi-disant. Pourquoi cette visite, dit le Colonel ? Officiellement, un problème d'école à la maison, dit l'Ecolière. A priori c'est plausible, dit le Colonel. L'Etat total n'aime pas trop l'école à la maison. Ils voudraient bien qu'il y en ait le moins possible, à la limite même plus du tout. C'est un espace qui leur échappe. On ne peut pas à la fois lutter contre les stéréotypes de genre et maintenir l'école à la maison. C'est un souci qu'on peut comprendre. Ils recourent donc aux grands moyens. Débarquer chez les gens au petit matin, cela fait partie des grands moyens. Sauf que cette fois il y a eu des morts, dit l'Ecolière. Je vois bien ce que tu penses, dit le Colonel. Trois remarques. 1) Il n'en faut pas beaucoup aujourd'hui pour pousser les gens au désespoir. 2) Le harcèlement politico-judiciaire n'est pas un vain mot. 3) Il y a peut-être ici un arrière-plan. De toutes les manières, les différents plans ont aujourd'hui tendance à s'entremêler. Les mots même qu'on utilise basculent les uns dans les autres: dans l'expression "criminalité policière" par exemple. Quant aux défénestrations, comme tu le sais, c'est le mode opératoire habituel des services spéciaux. Moralité, dit l'Ecolière? Nous ne vivons plus aujourd'hui comme nous vivions autrefois, dit le Colonel. L'époque n'est plus la même. Tu vois ce qui se passe à l'heure actuelle dans le monde. Il faut en tirer les conséquences. Il y a un certain nombre de choses qu'on ne peut plus faire. Ou alors il faut les réinventer. Cela vaut aussi pour l'école à la maison. Il y a des précédents: les écoles clandestines en Europe de l'Est à l'époque soviétique par exemple. Il faut regarder dans cette direction.

3/18/2022

Rien à voir

L'Ethnologue parle de ... structurel, dit l'Avocate. Pourquoi "structurel" ? On peut très bien me semble-t-il supprimer l'adjectif. Prenons un exemple, il est tout récent. On est dans le Nord, ce qu'on appelle aujourd'hui les Hauts-de-France. Pour accélérer encore les choses, ils ont décidé de bloquer les comptes de toutes les personnes dont le nom est à consonance slave: je dis bien toutes. Toutes sans exception. Elles ne peuvent plus retirer d'argent. L'argent, de fait, est confisqué. A mon avis cela n'a rien de structurel, on est tout bonnement et simplement dans la continuité. C'est presque un copié collé. Il ne fait pas bon aujourd'hui en France avoir un patronyme à consonance slave. Il ne faut pas tout mélanger, dit la Poire. Au Canada, par exemple, ils viennent de procéder à des autodafés dans les bibliothèques universitaires. Plusieurs milliers d'ouvrages ont ainsi été détruits. On n'empêchera évidemment personne de faire des rapprochements. A certains égards même ils s'imposent. Sauf que la Cancel culture n'a rien à voir avec le ... Ce sont deux réalités très différentes. Admettons un instant le contraire: c'est comme si vous disiez que la Dégéèci, la police politique, était un double de la ... , ou encore que les techniques auxquelle la police a eu recours il y a trois ans pour venir à bout des Gilets jaunes s'apparenteraient à celles des ... A qui viendrait-il l'idée de dire des choses pareilles?

2/28/2022

Formatés

Et en plus ce déferlement de propagande, dit l'Ecolière: c'est sans précédent. Moi en tout cas, je n'ai jamais vu ça. Et les gens avalent tout passivement. C'est extraordinaire. Il te faut lire le livre de Tchakhotine, Le viol des foules par la propagande politique, dit l'Ethnologue. Il a été publié en 1939. Non, ce n'est pas sans précédent. Il y a toutes sortes de précédents. Le président russe dit qu'il fait la guerre aux ... ukrainiens. Je ne sais pas ce qu'il en est des ... ukrainiens, s'ils existent ou non. En revanche, lorsque j'écoute ce qui se dit ces jours-ci dans les médias, il me semble que dans nos propres pays à nous, le ... ne se porte pas trop mal. On parlerait de ... structurel. Tu as vu par ailleurs que des chefs d'orchestre ont été désinvités. A l'étape suivante, ils organiseront des autodafés, avec les livres de Tolstoi et de Dostoïevski. Pour le reste, le cocktail est toujours peu ou prou le même. En premier lieu une bonne couche de bêtisme, c'est la base indispensable. On ne saurait s'en passer. Mais épaissse. Qu'on mélange ensuite avec du suivisme, c'est obligatoire. On pourrait s'arrêter là, mais si l'on veut vraiment bien faire les choses il faut y ajouter une petite pincée (et même grosse) de nullisme (chez les dirigeants notamment, ces nouveaux princes-esclaves, pour reprendre les termes du P. Gaston Fessard, qui écrivit un texte à ce sujet en 1943). Voilà c'est parfait. "Plus jamais ça". Les gens ne se rendent compte naturellement de rien. Mais à l'époque non plus ils ne se rendaient compte de rien. Ils ne se rendent jamais compte de rien, mais si je devais avancer un pronostic, je dirais qu'ils sont bien formatés aujourd'hui pour le dernier pas en avant.

2/19/2022

Paradoxe

C'est assez paradoxal comme situation, dit le Double. Bien sûr ils détestent la guerre, ils le prouvent tous les jours. On l'avait déjà vérifié en 1999, lorsqu'ils avaient bombardé les villes serbes. Ils avancent leurs pions, multiplient les provocations, etc. Bref, ils ne rêvent que de paix. Cela étant, avancer ses pions est une chose, faire la guerre une autre. "La décision par les armes représente pour toute opération de guerre, grande ou petite, ce que le paiement en espèces représente dans les transactions financières", disait Clausewitz. On peut très bien en certaines situations avoir recours au crédit, ce n'est pas en soi un problème. L'équivalent ici du crédit, c'est la diplomatie d'influence, l'infiltration, les coups d'Etat colorés, les conseillers militaires, les laboratoires chimiques à finalité militaire, la corruption sans limites, etc. Mais il faut éviter le surendettement. On va voir maintenant comment les choses se passent. On pourrait caractériser le moment présent comme celui où le paiement en espèces est exigé. A leur place, je me poserais quelques questions. Beaucoup de gens vivent au-dessus de leurs moyens. Ce n'est pas sans lien avec le "wokisme", dit le Visiteur. Comme vous le savez, c'est aujourd'hui l'idéologie officielle en Occident. Ils veulent tout effacer. Or la meilleure manière encore de le faire, de tout effacer, c'est la guerre, et en particulier la guerre totale, avec ascension aux extrêmes. C'est assez efficace comme méthode. Non, pour moi, il n'y a pas de paradoxe. Ils ne sont pas très intelligents, je vous l'accorde, par parenthèse aussi ce sont de vrais criminels, mais au moins sont-ils cohérents avec eux-mêmes. Ils vont jusqu'au bout de leurs idées. L'idéologie est logique de l'idée, disait Hannah Arendt.

1/05/2022

Files d'attente

Regarde ces files d'attente devant les ..., dit l'Ecolière. Ces keufs en hordes serrées opérant dans les gares, les restaurants, etc. Ces violences à n'en plus finir assorties de menaces désormais directes et précises, dans le style: on vous emmerde, on va vous supprimer tous vos droits, vous n'aurez plus accès à rien, etc. C'est l'Administrateur direct qui s'exprime ainsi. Et ce ne sont pas de simples paroles en l'air, il joint le geste à la parole. En face, on s'attendrait à ce qu'il se passe quelque chose: qu'est-ce que tu crois. Rien, aucune réaction. Pas même l'amorce du début de quelque chose. Les gens courbent l'échine, l'air hébété. L'image usée des foules qu'on mène à l'abattoir s'impose ainsi d'elle-même. On n'a même plus besoin de recourir aux livres d'histoire, ceux rangés bien sagement sur les rayons des bibliothèques. Les livres sont là grands ouverts, et même, c'est très étonnant, les pages se tournent toutes seules. Attention, dit l'Avocate, comme tu le sais, ils n'aiment pas trop les comparaisons. Tu peux dire tout ce que tu veux à la maison. Mais pas comme maintenant dans la rue où les gens peuvent t'entendre. Je ne compare rien, dit l'Ecolière: c'est la réalité elle-même qui compare. On n'a pas besoin de l'aider. Après s'ils n'aiment pas, c'est le même prix. Quant aux donneurs d'ordres, je ne les sous-estime pas, je sais de quoi ils sont capables. Mais ils ne me font pas peur. Je prends seulement quelques précautions.