7/15/2020

Risques

Il faut resituer ces choses dans leur contexte, dit l'Avocate. Les dirigeants, comme vous le savez, favorisent un certain nombre d'évolutions macroscopiques, évolutions qu'ils jugent positives au sens où elles servent leurs intérêts. En règle générale, les populations restent passives, elles ne réagissent pas. Mais comme toujours il existe des minorités récalcitrantes. Certains individus ou groupes d'individus n'hésitent pas à critiquer de telles évolutions, voire, quand ils en ont la possibilité, à s'y opposer. Il convient donc de les rendre attentifs aux risques auxquelles ils s'exposent en le faisant. C'est le rôle de la police et de la justice. De tels risques incluent les arrestations abusives, les sévices avant, pendant et après les arrestations, les vols d'avoirs et/ou d'ordinateurs (s'ils n'ont pas, au préalable, été mis en lieu sûr, ce qui n'est que rarement le cas), les violations du secret de l'instruction, l'interprétation tordue des textes existants, les "mesures thérapeutiques institutionnelles", etc. Ces risques n'épargnent aujourd'hui personne, tous ceux ou presque ayant affaire à la justice y sont exposés. Mais en particulier les individus susmentionnés. Les seuls, et pour cause, qui ne risquent rien sont les petits chéris. Il faut vraiment qu'ils dépassent certaines limites pour que la justice s'intéresse un peu à eux: un peu. Limites, au demeurant, qui ne cessent de reculer avec le temps. Mais ce sont les petit chéris. Les évolutions en question s'accélèrent donc mécaniquement. En ce sens, la criminalité judiciaire n'est pas un vain mot.


7/10/2020

Faire son travail

Tiens, encore ce feuilleton, dit l'Ecolière. Il y a quatre ans maintenant que ça dure, et ça continue. Le temps judiciaire est décidément un temps particulier. Périodiquement, pour maintenir la pression, ils laissent fuiter certaines pièces du dossier, en veux-tu en voilà. D'une manière générale, ils s'entendent relativement bien, et même très bien, avec le Journal. Merci le Journal. De telles atteintes au secret de l'instruction, faut-il le rappeler, constituent un délit grave. Mais il y a longtemps que la loi n'est plus appliquée en ce domaine. Autant dès lors se taire, et c'est ce que font les gens: ils se taisent. S'en émeuvent-il seulement? Un peu quand même, peut-être: ils ont vaguement le souvenir de ce qu'est un Etat de droit. Mais ne veulent pas non plus que cela se sache. On ne critique pas, n'est-ce pas, la justice. Cela pourrait même se révéler dangereux. Il faut respecter la "séparation des pouvoirs" (sic), etc. Et donc ils s'écrasent: tout comme ils s'étaient écrasés, il y a six mois, vous vous en souvenez peut-être, quand, dans le cadre de cette même affaire, des membres de la police judiciaire avaient obligé un député à se déshabiller et à déféquer devant sa mère (1). Je ne sais pas ce qu'en avait dit à l'époque le Journal. Mais à l'Emission ils avaient parlé d'"arrestation musclée". Qu'en termes galants ces choses-là sont dites. Après, je veux bien qu'on répète qu'il faut laisser la justice faire son travail: ce cliché vous est connu. Personnellement, je serais plutôt favorable à ce qu'on l'en empêche. Mais je parle pour moi. Ce n'est qu'une opinion personnelle.

(1) Voir "Message", 9 février 2020.