2/27/2024

Beaucoup mieux

Le même concept est applicable aux relations internationales, dit l'Ethnologue. Mettons que tu ambitionnes de prendre le contrôle d'un pays donné ou même d'un groupe de pays. Le mieux encore est de noyauter les élites en les infiltrant. C'est un travail de longue haleine, mais faisable. En règle générale, les intéressés se montrent assez coopératifs. C'est le cas en particulier des représentants de la jeune génération (young leaders). On les cueille au fil de leurs études, avant de les aider à construire leur carrière (dans la politique, la haute administration, les médias, etc.). Quand on parle de soft power, on parle en fait de ça. Le soft power se confond avec la pression douce, mais insistante, des services spéciaux et de leurs prolongements dans la sphère culturelle et/ou académique, la diplomatie, etc. Au bout de quelques années, les pays en question ne sont plus gouvernés que par des gens à toi: des gens qui te doivent tout, et en plus sur qui tu as des dossiers. Cela coûte un peu d'argent, mais le retour sur investissement est là. C'est beaucoup moins cher en tout cas qu'une guerre. Et surtout, comme dans le cas précédent, les gens ne se rendent compte de rien. Que veux-tu de mieux?

2/26/2024

Réputation

Il y a plusieurs manières de faire les choses, dit l'Ethnologue. On peut d'abord les faire très vite. C'est la manière habituelle. En 24 heures, parfois même moins encore, tout est réglé. Mais tu te crées ainsi des problèmes. Par exemple, tu ne peux plus dire après: voyez, nous sommes en démocratie. Tout le monde sait que tu es un dictateur. C'est clairement un handicap. Il vaut donc mieux procéder autrement. L'allégorie de la grenouille cuite à petit feu peut servir ici de guide. Tu y vas progressivement. Tu mises sur l'effet d'accoutumance. L'essentiel est que les gens ne se rendent compte de rien. Il y a mille et une manières de les endormir. Ce qui n'exclut pas le recours à la violence. Elle s'avère parfois nécessaire: non pour éliminer la résistance, mais pour empêcher qu'elle ne voie seulement le jour. On l'élimine avant même qu'elle ne voie le jour. Mais il te faut en ce cas respecter les lois et procédures existantes. Au besoin tu en crées de nouvelles. La stratégie du choc se noie ainsi dans les délices de la défense de l'état de droit. C'est bel et bien un coup d'Etat, mais s'étalant dans la durée. A terme, le résultat est le même. Sauf que tout le monde croit qu'on est en démocratie. Tu gagnes ainsi sur les deux tableaux. Ta dictature est totale, et en même temps ta réputation est sauve.

2/19/2024

Son point d'équilibre

On pense à Tchakhotine, dit l'Auditrice: Le viol des foules par la propagande politique (1939). En fait, on est très au-delà. En 2021-2022 déjà, lors de la crise du Covid, un premier seuil avait été franchi. Sauf que, dans la crise actuelle, ils ne se contrôlent plus. Ils sont dans une surenchère permanente: de malveillance, de partialité affichée, de mensonges, d'hypocrisie, d'invectives, etc. Cela fait peur. On voit mal désormais comment on échapperait à la guerre. C'est cette hystérie même qui y conduit. Tu viens de rappeler la crise du Covid, dit l'Avocate. Comme tu le sais, ils viennent de créer un nouveau délit: pour provocation à l'abstention ou à l'abandon de soins. Toute critique à l'endroit de leurs pseudo-... expérimentaux est désormais pénalisée. Par souci de symétrie, ils devraient maintenant en créer un autre : pour provocation à l'abstention ou à l'abandon de guerres, en particulier nucléaires. Ils veulent lutter contre la haine en ligne, dit la Poire. C'est très méritoire. Complètement, dit l'Ethnologue. Leurs ..., ils veulent pouvoir les commettre sans être dérangés, ni qu'à aucun moment on ne vienne leur demander de comptes. Le totalitarisme à l'intérieur, la guerre totale à l'extérieur, dit le Visiteur: le régime, dirions-nous, a aujourd'hui atteint son point d'équilibre.