2/23/2019

Leur expliquer

Voyez ce qui se passe, dit le Visiteur. C'est quand même impressionnant. Bon, c'était prévisible. On savait plus ou moins vers quoi on allait. Sauf que, maintenant, tout cela devient très concret. Comme lorsqu'ils en viennent à traiter leurs opposants de terroristes. Si c'est être un terroriste que de s'opposer au mariage pour tous ou à la GPA (car c'est ce qu'ils disent), on voit mal ce qui ne relèverait pas aujourd'hui du terrorisme. Juste en passant, les entendre parler de terrorisme ne manque pas de sel. Surtout quand on sait ce qu'est aujourd'hui le terrorisme, d'où il vient, qui fait quoi dans ce domaine, qui paye qui, etc. Je referme la  parenthèse. A quoi s'ajoutent leurs nouvelles lois anti-tout: celles, notamment, visant à verrouiller plus complètement encore (s'il se peut) l'information. Là aussi, on est à bout-touchant. Et bien sûr l'arbitraire au quotidien: les gens qu'on arrête pour un oui ou pour un non, la justice aux ordres, l'espionnage généralisé, etc. D'une certaine manière, c'est un retour à la période ...  Ce qui est normal, puisqu'on est en mode d'administration directe*. Seule différence: l'apport des NTIC. Elles n'existaient pas encore à l'époque. A partir de là, chacun décide pour lui-même. Si les gens n'ont pas encore compris à quelle espèce de régime ils ont désormais affaire, rien ne sert de le leur expliquer. Ils ne comprendront jamais. Tout le monde sait également ce qu'il est légitime ou non de faire en pareil cas.

* Voir "En marche (2)", 4 mai 2017.



2/15/2019

Instaurer

Faut-il le préciser, on peut retourner le raisonnement, dit le Visiteur. Je disais hier que la dictature était un antidote possible à la guerre civile. Mais, à l'inverse, on peut aussi recourir à la menace de guerre civile pour instaurer une dictature. La dictature n'est plus ici un moyen, elle est la véritable fin. Et c'est la guerre civile, plus exactement encore la menace de guerre civile (il suffit d'en brandir la menace, mais évidemment il faut que la menace soit crédible: on s'y emploie activement) qui est le moyen: un moyen pour instaurer la dictature. Là encore, qui veut la fin veut les moyens. On crée les conditions objectives de la stasis, après quoi on prend prétexte du risque ainsi créé pour procéder à des rafles, mettre tout le monde sur écoute, débarquer la nuit chez les gens en cassant la porte, effectuer des tirs LBD, etc. C'est peut-être, présentement, ce qui se passe. Je ne sais pas.


2/14/2019

Sous un autre angle

On peut voir les choses sous un autre angle encore, dit le Visiteur. Comme vous le savez, les dirigeants ont décidé de faire de l'Europe un point de rencontre entre le Nord et le Sud. On retrouve ici les petits chéris. Les sociétés multiculturelles ne sont peut-être pas exactement non viables, mais leur viabilité est à tout le moins sujette à caution. En clair, elles sont vouées à la stasis, autrement dit  à la guerre civile. Tôt ou tard, elles finissent par éclater. Cela étant, il est toujours possible d'encadrer un tel  processus, éventuellement même de le bloquer (au moins momentanément). Le meilleur moyen encore pour y parvenir est l'instauration d'une dictature policière, mais particulièrement brutale et féroce. Seule, en effet, une telle dictature est en mesure, non certes de surmonter les contradictions inhérentes à ce type de société (ne rêvons pas), mais de limiter quelque peu les dégâts. Quelque peu. Mais il faut pour cela qu'elle soit ce que je viens de dire: particulièrement brutale et féroce. L'actuel déchaînement policier en France est à cet égard illustratif. Un renforcement de la censure est également à l'ordre du jour. Voyez leurs campagnes contre les fake news (en réalité l'information non contrôlée). C'est tout cela, petit à petit, qu'on voit se mettre en place aujourd'hui en Europe.



2/07/2019

Tranquillité

Tiens, puisqu'on en parle, dit le Visiteur. Quelque chose interpelle: la tranquillité actuelle des banlieues. Là, rien ne bouge. Le calme plat. Etrange, ne trouvez-vous pas? Bon, c'est comme ça. Encore une coïncidence. Quoi? Que dites-vous? Répétez, je n'ai pas bien compris. Des consignes? C'est bien ce que vous dites? Venues de ... ? Vous rêvez, mon cher. Dites tout de suite, pendant qu'on y est, qu'en contrepartie... Remarquez, beaucoup de gens le disent. Ils disent même qu'un jour ou l'autre (oh, pas maintenant, bien sûr: un peu plus tard), les dirigeants pourraient être amené à armer les banlieues. Les effectifs de la police se montent aujourd'hui à 80'000 hommes. Avec 80'000 hommes, on tient plus ou moins encore le pays. Plus ou moins. Sauf que la fatigue commence à se faire sentir. Il n'est pas sûr que ces personnels, même militarisés (la police, en 2019, est très largement militarisée: c'est une force armée à part entière), résistent longtemps encore aux contraintes qui leur sont aujourd'hui imposées. Quelques semaines encore, et l'on pourrait assister à un début de débandade. On n'aurait d'autre choix alors  que de faire appel à des renforts extérieurs (UE, OTAN, ONU), mais aussi, pourquoi pas, intérieurs. Les banlieues, comme ultime rempart. Ultime ligne de défense.



2/06/2019

Etablir un rapport de force

Si, avec certains, on peut plus ou moins tout se permettre, ce n'est pas exactement le cas avec d'autres, dit le Visiteur. Prenez les petits chéris. Je parle des petits chéris, mais ma remarque a bien sûr une portée générale. Imaginez  ce qui se passerait si, ce qu'à dieu ne plaise, l'un d'eux se voyait malencontreusement éborgné, estropié ou mutilé, à la suite d'un tir LBD (accidentel, bien sûr). Juste imaginez. Non, vous n'imaginez pas. Ce n'est même pas imaginable. En moins de temps qu'il n'en faudrait pour le dire, ce serait l'embrasement général. Des villes entières entreraient en insurrection. Sans compter les condamnations internationales (ONU, OTAN, UE, etc.). Le risque, pour un petit chéri, de se retrouver éborgné, estropié ou mutilé se réduit donc à peu de chose. Pas question ici d'utiliser des LBD ou des grenades explosives. La police mise au contraire sur la désescalade. Elle évite également tout contact. On l'a vu par exemple en 2005, lors des émeutes raciales en banlieue parisienne. Ce précédent est encore dans toutes les mémoires. Où voulez-vous en venir, dit la Poire? On peut très bien échapper aux violences policières, dit le Visiteur. Ce n'est pas en soi un problème. Mais pour cela, il faut établir un rapport de force. Les donneurs d'ordre, comme, malheureusement, beaucoup de monde à notre époque, ne comprennent que la force.





2/04/2019

Comparaisons

Certains font la comparaison avec Pinochet, dit le Visiteur. On peut toujours faire des comparaisons, mais elles ont leurs limites. Pinochet arrêtait les gens parce que c'étaient des opposants. Ici c'est plutôt l'inverse. On arrête d'abord les gens, ensuite on vérifie si ce sont ou non des opposants. Du coup, bien souvent, beaucoup le deviennent. C'est une autre conception du maintien de l'ordre. Si l'on voulait faire une comparaison, peut-être faudrait-il la faire avec Staline. Staline disait à ses policiers (la Guépéou, plus tard le NKVD): vous en arrêtez tant (10, 20, 25 %), autrement vous serez vous-même arrêtés. Arrangez-vous, débrouillez-vous. Ce n'est pas exactement ce qui se passe ici. Il n'y a pas de quotas. On se contente de dire aux policiers: faites votre possible. En deux mois, ils ont ainsi arrêté 6'000 personnes. Suivant les critères staliniens, c'est relativement peu. Mais ce qui compte c'est la méthode. Elle se résume en trois mots: encercler, gazer, coffrer. On ferme toutes les rues, après quoi on arrête les gens. C'est la méthode aléatoire. On pourrait aussi parler de rafle. Toutes les personnes arrêtées sont aussitôt fichées. On leur prend également leur ADN. C'est en fait ça le but: ficher tout le monde, et le plus de monde possible. Les directives aux magistrats du parquet de Paris, le NKVD du coin, précisent que même si les policiers arrêtent quelqu'un "par erreur" (sic), il faut l'inscrire au fichier TAJ (traitement des antécédents judiciaires)(1). Ici, c'est la référence à Big Brother qui s'impose. Mais à Big Brother poussé à l'extrême (du fait du recours au numérique).

(1) Le Canard Enchaîné, 30 janvier 2019.


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