11/24/2018
En trois parties
Comme à l'époque de César, la France est aujourd'hui divisée en trois parties, dit l'Ethnologue*: 1) l'oligarchie en place; 2) la France périphérique ; 3) les petits chéris. L'oligarchie en place considère la France périphérique comme son ennemi prioritaire. Elle lui fait donc la guerre: une guerre, même, qu'on peut qualifier de totale Dans cette guerre, elle s'est alliée aux petits chéris, qui jouent le rôle de force supplétive. En cas de besoin, on peut toujours faire appel à eux. Ils sont très disponibles. D'une manière générale, les petits chéris inspirent une peur salutaire. La peur est le commencement de la sagesse. Beaucoup de gens subissent cette situation, mais on peut aussi ne pas la subir. D'où, justement, le recours à la périphérie. Il y a en effet moins de petits chéris en périphérie qu'au centre. Certains se mettent donc en marche du centre vers la périphérie. Logique. On pourrait aussi parler de repli stratégique. On quitte les grandes villes, réputées dangereuses, pour migrer vers les petites villes et les campagnes, qui le sont moins. Sauf que la guerre ne cesse pas pour autant. Elle continue. En périphérie, certes, il y a moins de petits chéris qu'au centre, en revanche le système d'extraction de la rente y est poussé à l'extrême. Dame, il faut bien les rémunérer, ces petits chéris. Tout travail mérite salaire. Les gens se retrouvent ainsi le dos au mur. Que se passe-t-il dans ces cas-là? Eh bien ils se révoltent. C'est ce qu'on voit aujourd'hui.
* "Gallia est omnis divisa in partes tres" (Jules César, De bello gallico, I, 1).