11/19/2018

Par son nom

Comment en venir à bout, dit l'Ecolière? Je parle du régime. Première chose à faire, l'appeler par son nom, dit le Colonel. C'est un régime policier, il faut donc dire: c'est un régime policier. Une dictature (1), en fait. En ce sens, le slogan entendu hier: "La police avec nous" est particulièrement débile. La police ne sera jamais avec toi, mon grand. Mets-toi ça dans la tête. Elle est sans état d'âme. Ce sont des mercenaires. Première chose. Deuxième chose, être attentif au rapport de force. Tu as vu le bilan d'hier: plus de 400 blessés, dont certains graves. Cela te montre l'ampleur de la répression. Des témoins ont également relevé des tirs de Flash Ball (2). Rappelons que les Flash Ball sont des armes létales. Elles tuent, ou alors éborgnent. Nulle part ailleurs en Europe on utilise de telles armes. Sans parler des arrestations, plusieurs centaines en une seule journée, prélèvements obligatoires d'ADN à la clé (en cas de refus, tu en prends pour un an: un an ferme). Les Manifs pour tous trouvent ici leur limite. Les autres aussi, d'ailleurs. En Angleterre, il y a une vingtaine d'années, ils avaient bloqué les dépôts de carburants, dit l'Ecolière. Au bout de quatre jours, toutes les raffineries du pays avaient arrêté leurs activités. Oui, ce serait une possibilité, dit le Colonel. Essaye un peu pour voir. Que faire alors, dit l'Ecolière? Jette un coup d'oeil sur les pages économiques des journaux, dit le Colonel. C'est intéressant. Ils parlent de 2025 (3). A mon avis, ce sera pour bien avant. Laisse les choses se faire. Le moment venu, tu finiras le travail.

(1) Voir "De tout", 19 juillet 2017; "Au haut de l'échelle", 7 novembre 2017.
(2) RT France, 18 novembre.
(3) Le Figaro, 13 novembre, p. 21.