Et maintenant les fichés S, dit l'Ecolière. Eux aussi*, comme vous le voyez, sont de retour. Personne, vraiment, ne s'y attendait. Non, non, je ne plaisante pas. Est-ce au bon ou au mauvais moment, il me serait difficile de le dire. C'est peut-être la loi des séries, dit la Statisticienne. On voit ça parfois. Ou encore une variable d'ajustement, dit le Visiteur. En tout cas, ça nous changera des gilets jaunes, dit la Poire. On en avait vraiment assez, de ces manifestations. Tiens, je n'y avais pas pensé, dit l'Ecolière. Et dire que certains parlent d'opération de diversion, dit la Poire. C'est ignoble. D'autres vont même plus loin encore, dit l'Ecolière. J'en ai entendu un, il y a quelques jours, qui disait qu'on était à la veille d'un coup d'Etat*. Il faut vraiment être tombé sur la tête. Comme vous l'avez vu, ils ont décrété l'état d'urgence, dit la Poire. A mon avis c'est tout à fait insuffisant. Ils devraient aller beaucoup plus loin encore. Croyez-moi, vous ne serez pas déçue, dit l'Ecolière. Savez-vous ce que je pense, dit la Poire? Non, mais vous allez me le dire, dit l'Ecolière. On devrait interdire toutes ces manifestations, dit la Poire. Elles empêchent les forces de l'ordre de se consacrer entièrement, comme elles le devraient, à la guerre contre le terrorisme. Dites tout de suite que les gilets jaunes seraient objectivement complices des terroristes, dit l'Ecolière. On dit bien des terroristes qu'ils sont objectivement complices des dirigeants, dit la Poire.
* Voir "En application", 3 décembre.
** Voir "Après", 7 décembre.