10/03/2019

L'aile environnementaliste

Je suis un "politologue", dit l'Ecolière. J'enseigne la "science" politique à l'Université de ... Et donc, comme il se doit, le Journal me consacre deux pages entières dans son édition d'aujourd'hui: deux pages assorties d'une "grande interview" (1). On m'interroge sur mon parcours personnel: en fait,  idéologique. Je dis que je suis "de gauche", cela s'impose. A l'école, imaginez-vous, j'avais déjà des "idées de gauche". Aujourd'hui je milite au PS, ce que je complète en disant: "Je me situe moi-même dans l'aile environnementaliste du parti." Il faut toujours être précis dans ce qu'on affirme. J'ai par ailleurs été député, "conseiller scientifique" d'un ministre lui aussi socialiste, etc. A part cela, en tant que "politologue", je me suis spécialisé dans l'étude du populisme: phénomène pour lequel, bien évidemment je n'éprouve qu'une saine et très normale antipathie. Tout le monde sait où ces choses-là peuvent mener. C'est un "danger pour la démocratie". Comment ce cliché se concilie-t-il avec une approche objective du phénomène, ne me le demandez pas. Je n'ai pas encore résolu le problème. Je sais pourtant bien, parce qu'on me l'a à moi-même autrefois enseigné, qu'il ne faut pas mélanger les jugements de faits et de valeur. La science (y compris et peut-être même surtout la science politique) se doit d'être neutre et apolitique. C'est vrai. Sauf, comme vous le savez probablement aussi, que l'Université est aujourd'hui investie d'une responsabilité sociale. "J'ai avancé sans recommandation, sans "relations"". L'Ecolière, comme je la connais, va peut-être, très probablement même, glisser ici une remarque. Elle aussi, à coup sûr, est un danger pour la démocratie.

(1) 3 août 2019.