10/05/2019

La retourner (1)

Ce qu'il y a de bien dans cette propagande, c'est qu'il suffit de la retourner pour avoir la vérité, dit l'Ecolière. Exemple, le patriarcat. A Dope-City, cinq des sept sièges de l'exécutif local sont aujourd'hui occupés par des femmes. Moi, je n'ai rien contre. Le plus drôle encore, c'est quand les hommes eux-mêmes la ramènent, avec, dans le trou du souffleur, une éco-féministe en situation cis-oppressive. Leur texte, les mecs, ils ont intérêt à bien le connaître. Moins drôle, en revanche, "l'effondrement scolaire des jeunes garçons et leur désinvestissent des études" (1). Il n'en est, il est vrai, dans cette propagande, que rarement question. Premier exemple. Deuxième, les "incitations à la haine". A les en croire, c'est nous qui incitons: nous et nous seuls. Nous toujours. Moi, je veux bien. Sauf, là encore, que c'est un peu plus compliqué. Vous ne me croyez pas, c'est normal. Je vous propose un petit tour dans le quartier. Ou mieux encore à mon école. Allez, éructez, étranglez-vous, faites un signalement au procureur. Monsieur le procureur, voici une lettre de dénonciation. Je ne fais, en vous l'envoyant, qu'obéir à ma conscience citoyenne. Sachez-le bien, Monsieur le procureur, l'Ecolière incite. La preuve: elle dit que c'est un peu plus compliqué. C'est le monde à l'envers. Ce n'est même pas pensable. C'est a priori inconcevable. Vite, intervenez.

(1) Marcel Gauchet, cité in Tribune de Genève, 7-8 juillet 2018.