9/01/2015

Bye-bye

Vous connaissez les chiffres, dit le Visiteur. Rien qu'en Allemagne, le nombre prévu des arrivées pour cette année (2015) est de 800'000*. Et ce n'est encore que le chiffre officiel. Le chiffre réel est forcément différent: le double, peut-être. Une simple règle de trois, et vous avez les chiffres pour la Suisse, la France, l'Autriche, etc. Pour la Suisse, par exemple: 160'000 arrivées. Ce qui n'empêche pas le pape d'en appeler à davantage encore de solidarité. Machiavel avait raison: le pape de Rome est bien la dernière instance sur laquelle on puisse compter pour défendre les libertés européennes. Elargissons la perspective, dit l'Avocate. Ce qui se déroule aujourd'hui sous nos yeux est la résultante d'une situation qui s'est elle-même mise en place à partir de la décision américaine, en 2003, d'envahir l'Irak. Puis il y a eu la guerre en Syrie. On se demandait alors: pourquoi ces guerres stupides (et en plus criminelles)? C'est quoi, l'objectif? Qu'en est-il aussi du soutien, désormais affiché**, des Etats-Unis à l'EI: organisation, très probablement, qu'ils ont eux-mêmes créée de toutes pièces, avec l'aide de leurs alliés séoudiens, turcs, qataris, etc.? On a aujourd'hui la réponse: bye-bye Europe. Ce qu'on peut aussi traduire par: Fuck the EU***. On dira que les Américains n'ont pas forcément voulu ce qui se passe aujourd'hui. Le problème est qu'on ne voit pas trop ce qu'ils auraient pu vouloir d'autre.

* Le Figaro, 20 août 2015.
** Déclaration du président Obama en date du 7 juillet 2015 (https://www.youtube.com/watch?v=mOYm CCxxKk).
*** Propos tenus en février 2014 par la sous-secrétaire d'Etat américaine en charge des affaires européennes, Victoria Nuland (voir "A l'agonie", 4 mars 2014).