C'est très corseté comme ouvrage*, dit l'Ethnologue: tellement même que certains se demanderont s'il valait la peine d'être écrit. En réalité oui, car nonobstant les limites que l'auteur s'est imposées à lui-même (à moins, plus probablement, que d'autres ne les lui aient imposées), le texte recèle un certain nombre de leçons des plus utiles: par exemple que, contrairement à ce qu'on pourrait croire de prime abord, on s'habitue vite à la guerre civile: on s'y habitue comme au reste. Mais oui. La vie continue (p. 180). L'auteur rappelle également que dans une guerre civile, les gens sont capables de tout (p. 187). Effectivement c'est ce qu'on constate. Il faut se méfier aussi des informations qui circulent, car la plupart s'avèrent fausses (p. 28, 103). Mais c'est déjà le cas aujourd'hui. En revanche, quand il dit que dans un conflit de ce genre, mettant aux prises des amateurs plutôt que des professionnels, la plupart des balles se perdent (p.140), cela est inexact. Car, en l'occurrence, justement, les amateurs se transforment relativement vite en professionnels. Chacun sait très bien aujourd'hui ce qui se passerait en cas de guerre civile: qui, en particulier, seraient les protagonistes (ici, très largement floutés). Des guerres de religion à la deuxième guerre mondiale, en passant par les guerres de Vendée, la France a connu de nombreuses guerres civiles au cours de son histoire. Toutes ont été d'une extrême férocité.
* Jean Rolin, Les Evénements, P.O.L., 2015.