4/08/2007
Une fois que tu es né
On n'est pas, comme vous semblez le croire, dans un système winner-loser (gagnant-perdant), mais bien loser-loser, dit l'Auteur. Tout le monde est perdant, je dis bien: tout le monde. As-tu lu par exemple l'ouvrage de Maria Pace Ottieri: Une fois que tu es né tu ne peux plus te cacher (Xenia, 2007)? C'est intéressant comme ouvrage. Il traite de l'immigration, en particulier des gens qui débarquent à l'heure actuelle à Lampedusa. A Lampedusa, mais aussi ailleurs: sur la côte adriatique par exemple. L'auteur parle de leurs conditions de vie en Italie, conditions d'une extrême précarité. On est en pleine jungle, celle de l'économie grise. En fond de paysage, l'activité des réseaux de passeurs, pourvoyeurs de main d'oeuvre à bon marché. Il faut aussi voir comment ça se passe chez eux, je veux dire: dans leur pays d'origine. Ce n'est pas vraiment la joie. S'ils choisissent de quitter leur pays, c'est souvent qu'ils y sont contraints (par la guerre, les catastrophes naturelles, etc.). Tu dis que tout le monde est perdant, dit l'Avocate. Non, tout le monde n'est pas perdant. Les dirigeants actuels, par exemple, peuvent difficilement être considérés comme des perdants. Ils vivent au contraire très bien. Divide ut impera, etc. De quoi se plaindraient-ils? Tu as toi-même souvent parlé de ces choses. C'est très fragile comme système, dit l'Auteur.