3/02/2007
A l'âme
La religion s'exprime aujourd'hui avant tout au cinéma, dit l'Auteur. Soyons clairs, je ne parle pas ici de Mel Gibson, lui n'a évidemment rien à voir avec la religion. C'est même complètement anti-religieux. Je parle d'autre chose. J'ai vu hier le dernier film de Clint Eastwood, Lettres d'Iwo Jima. Si tu veux voir un film religieux, en voilà un, un vrai. C'est magnifique comme film. J'en dirais autant du film de Florian Henckel von Donnersmarck, La vie des autres. Ces deux films traitent du bien et du mal, du mal qui est la règle par opposition au bien qui est l'exception. Mais il y a toujours des exceptions. C'est ce que disait aussi Hannah Arendt. Même dans les pires situations, il y a toujours des gens qui s'écartent des voies habituelles, celles du mal, pour faire le bien. Dans La vie des autres on les appelle des "hommes bons", bons, justement, parce qu'ils accomplissent des actes de pure bonté, de bonté désintéressée. De tels films relèvent du théâtre liturgique, ils jouent à l'époque moderne un rôle analogue à celui de l'ancienne messe tridentine. En même temps, il n'y a aucun dogme. Leur contenu est purement laïc. L'accent est ici mis sur les valeurs, les attitudes. Par ailleurs, ça s'adresse à tout le monde: tout le monde peut comprendre. C'est comme ça que je conçois aujourd'hui la religion. Ces deux films parlent à l'âme.