3/14/2007
La limite invisible
Quand même, dit l'Etudiante, je m'étonne. Les données disponibles sont sans appel, tout le monde les connaît. Exactement quand la catastrophe se produira, ça, peut-être, on ne le sait pas. Ce qu'on sait, en revanche, c'est que si on ne fait rien, et je vais même plus loin encore: si on ne change pas radicalement de style de vie, ça se terminera comme ça. C'est tout le système qui est en cause, le système de production, mais aussi de consommation. Or rien ne change. Tiens, hier encore, ils ont inauguré une nouvelle autoroute. Leur logique à eux n'est pas la tienne, dit le Colonel. Le désastre dont tu parles, pour le dire honnêtement, ils s'en fichent. Non seulement d'ailleurs ils s'en fichent, mais ils l'appellent de leurs voeux. Si, tout à fait. Ils ne demandent que ça. Comme le dit Hervé Kempf dans Comment les riches détruisent la planète (Seuil, 2007), "ils jouent à se rapprocher toujours plus de la limite invisible du volcan". C'est très typique de leur part. Il en va du réchauffement climatique comme de la vache folle, de la grippe aviaire, de l'amiante, des cancers industriels, des risques nucléaires, des pesticides, des OGM, de bien d'autres choses encore. C'est le paradigme du conatus. On en parlait l'autre jour avec l'Auditrice. Ils iront toujours aussi loin qu'ils le peuvent. Aussi loin qu'ils le peuvent, cela veut dire jusqu'à l'extrême limite (et même au-delà). Le reste, effectivement, ils s'en moquent. Ils n'en ont rien à faire.