11/16/2019

Une nouvelle ère

Ce qu'il y a de bien dans le Journal, c'est le soin qu'il met à donner la parole aux opposants, dit la Poire. J'entends aux vrais opposants, à ceux s'opposant réellement à la pensée unique (et non en apparence seulement, comme l'Avocate, l'Ethnologue, et surtout cette engeance, l'Ecolière, qui ne respecte rien). Eux n'ont en règle générale jamais droit à la parole. Le Journal s'est donc assigné pour mission de réparer cette injustice. C'est bien, le Journal. Merci le Journal. Titre de l'article: "Une nouvelle ère s'ouvre" (1). Cela réveille en moi de vieux souvenirs : Brejnev, l'avenir radieux, les lendemains qui chantent, etc. On croyait tout ça mort. Mais non, ces choses-là, en fait, ne meurent jamais. Elles meurent peut-être, mais très vite ensuite ressuscitent. En l'espèce, c'est une femme devenue homme qui prend la parole: une trans, autrement dit. L'"ancien régime patriarcal et colonial est en train de s'effondrer", articule-t-elle. C'est assez vrai comme remarque. En tout cas elle interpelle. Prenons le patriarcat. J'ai beau regarder autour de moi, je serais bien en peine de dire à quoi ressemblerait aujourd'hui le patriarcat. Il en subsiste encore peut-être quelques traces, mais en tant que système, effectivement, il a disparu. Au patriarcat, tout bonnement, s'est substitué le matriarcat. Moi je ne suis pas contre. Et même ça s'étale. On pourrait en dire autant du régime colonial. Lui aussi a disparu. Certains disent même qu'il se serait inversé. Je ne sais si une nouvelle ère s'ouvre ou non, mais pas mal de gens en tout cas le pensent. Et c'est ce qui compte.

(1) Le Temps, 14 novembre 2019, p. 21.