Lorsque le chef de la France insoumise reproche aux médias d'Etat de "mentir" et de "tricher", il a peut-être raison, dit l'Avocate. Peut-être. Admettons. Quand même, ce n'est pas tout à fait encore la Corée du Nord. Il est honnête de le reconnaître. Raison encore quand il parle de justice politisée. Mais de nouveau, ne dramatisons pas. Certains vont jusqu'à prétendre que les juges, en France, ne seraient que des policiers déguisés en juges. Ils forcent, me semble-t-il, exagérément le trait. Les juges, en France, font ce qu'on leur dit de faire, c'est vrai. On ne dira pas ici le contraire. Le contraire, d'ailleurs, n'est pas même imaginable. Mais c'est une chose. De là à suggérer, comme le font certains, que le degré d'indépendance des magistrats serait le même, très exactement, que celui d'un hacker de la Dégéèci, il y a un pas que je m'en voudrais, très franchement, de franchir. En sorte que je ne le franchirai pas. Il est irresponsable, en ce sens, de dire que la France ne serait pas un Etat de droit. Elle en est bien évidemment un, comme chacun le voit. Tout comme elle est assurément une démocratie. Voyez le mode d'élection des députés à l'Assemblée nationale. Avec 28 % des voix, vous obtenez 75 % des sièges. De cet état de choses, on peut tirer diverses conclusions, les unes théoriques, d'autres pratiques. Ce que, me semble-t-il, n'a pas encore fait le chef de la France insoumise. Mais peut-être le fera-t-il un jour. On le lui souhaite en tous cas, car, après ce qu'il a dit, il n'a plus grand chose à perdre. Il a déjà franchi plusieurs lignes rouges.