Autant, quand on aborde ce genre de problèmes, ne pas trop s'éloigner de la réalité, dit l'Ecolière. Celui-là, par exemple. Il dit vouloir entrer dans des crèches pour y tuer "des bébés ...". Des bébés ..., mais aussi leurs parents: les ... en général, en fait. Tous les ... "Pendez les ...", dit-il. Il veut aussi les "écarteler": les écarteler "pour passer le temps". "Que ça pue la mort, que ça pisse le sang"*. On voyait venir ça depuis un bout de temps déjà. C'était dans l'air. Sauf que, maintenant, c'est dit ouvertement et publiquement. On franchit un pallier. C'est de la poésie, dit la Poire. Les créateurs ont leurs propres façons à eux de s'exprimer. Il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre. Et si l'on inversait les rôles, dit le Collégien? Je dis ça comme ça. Moi aussi, tenez, je tiens à me montrer créatif. Il y a quand même un problème, dit l'Ecolière. Lorsque ces ... font quelque chose, il est rare qu'ils le fassent sans, au préalable, s'être assurés du feu vert des dirigeants. Qui paye commande. Tu veux dire que ce n'est pas possible, dit l'Avocate? C'est ce que tu penses? Tu connais bien mal les dirigeants. Bref, les gens sont maintenant prévenus, dit le Collégien. S'il leur arrive un jour d'être écartelés vivants, ils ne pourront pas dire qu'ils n'étaient pas au courant. Rassure-toi, dit l'Avocate. Ils le diront quand même. A quand le passage à l'acte, dit l'Ecolière? D'une certaine manière, c'est déjà fait, dit l'Avocate. Passer de la pensée à la parole, c'est en soi déjà un passage à l'acte. Au-delà, regarde autour de toi.
* "Entre la France et ses rappeurs, la fracture fait toujours mal", Le Temps (Lausanne), 28 septembre 2018, p. 4.