On parle de ratés, de dysfonctionnements, dit le Visiteur. Il n'y a bien sûr aucun raté. Le système fonctionne au contraire très bien. Il n'a même jamais mieux fonctionné. Je ne dis pas qu'ils sont très heureux de ce qui se passe. Certains oui, il ne faut pas en douter. Mais ce n'est pas la majorité. La plupart sont comme vous et moi. Ce sont des êtres sensibles. Ils n'aiment pas trop le sang versé, surtout comme ça. Ce n'est pas leur culture, ils n'ont pas été éduqués à ça. Mais ils se sont fixés des objectifs, plus exactement encore vont dans une certaine direction. Ils pourraient très bien dire: c'est trop cher payé. On ne peut pas. Sauf, justement, qu'ils ne le disent pas. C'est le prix à payer, on paye. Prenons le problème à l'envers. Mettons (simple supposition) que vous vous disiez un jour: je vais combattre le terrorisme. Cela n'arrivera bien sûr jamais, mais imaginons. Vous vous dites: tous ces meurtres anti-..., anti-..., anti-..., trop c'est trop. Stop, on arrête. Vous prenez cette décision. Admettons. Si vous la prenez, il n'y a pas trente-six solutions. Vous savez ce que vous avez à faire. Si vous ne le faites pas, c'est que vous ne voulez, en fait, pas combattre le terrorisme. Vous dites que vous le voulez, en fait non: vous ne le voulez pas. Vous ne faites que semblant. Vos lois anti-terroristes, par exemple. On retombe dès lors sur le cas de figure précédent. Vous me suivez?