12/19/2015

Donc, oui

Il faut vraiment être de mauvaise foi pour dire que les dirigeants ne combattent pas le terrorisme, dit l'Etudiante. Comment peut-on dire des choses pareilles. Ce n'est pas sérieux. Tenez, par exemple: ces portes d'appartement que la police enfonce aujourd'hui en pleine nuit, alors qu'autrefois cela ne se faisait qu'au petit matin (et encore, après qu'on ait sonné). Si ce n'est pas là combattre le terrorisme. Certains parlent de gesticulation, mais à tort. Les dirigeants montrent ici clairement leur détermination: elle est implacable. En contrepartie, il est vrai, ils ont renoncé à faire ce qu'ils avaient pourtant promis de faire il y a six semaines: contrôler l'accès aux quais dans les gares, par exemple. Ils l'ont bien fait pendant une petite semaine, ensuite y ont renoncé*. Ils ont renoncé également à tenir compte de toutes les alertes à la bombe dans le RER. Toutes, ce n'est pas possible. La ponctualité des trains en souffrirait**. Donc, oui, tout à fait, ils combattent le terrorisme. Nous ne permettrons même à personne de dire le contraire. Le dire, au demeurant, ce serait s'exposer à des poursuites: poursuites pour apologie du terrorisme. Pourquoi apologie du terrorisme? Parce que, par principe, tout ce que font les dirigeants est bien. Si donc ils ne combattent pas le terrorisme (ou ne font que semblant de le combattre, l'objectif réel étant de l'instrumenter à leur profit), cela voudrait dire que le terrorisme serait quelque chose de bien. Les peines encourues sont de cinq ans (sept si le délit est commis sur Internet, plus 100'000 euros d'amende).

* France Inter, 16 décembre 2015, vers 19 h 30.
** Le Figaro, 11 décembre 2015, p. 15.