11/15/2015
Se vérifie
Rien ne vient jamais de rien, dit le Cuisinier. On recueille aujourd'hui les fruits d'une certaine politique. On pourrait aussi citer Mao, dit l'Auditrice: "La théorie se vérifie par la pratique". La théorie est claire, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. A partir de là, il est normal qu'il y ait des morts. Vous croyez, dit la Poire? Et maintenant l'état d'urgence, dit l'Ethnologue. A votre avis, qui exactement les dirigeants ont-ils en ligne de mire, quand ils décrètent, comme ils le font, l'état d'urgence: les terroristes? Les gens craignent beaucoup les terroristes, dit l'Auditrice. Mais ils craignent aussi beaucoup la police (que ne craignent, en revanche, pas les terroristes). A mes yeux, les gens craignent encore davantage la police qu'ils ne craignent les terroristes, dit l'Etudiante. Mais je parle ici pour moi. Les gens savent que la police ne les protège plus aujourd'hui de rien, dit le Cuisinier. Mais ils savent aussi que la police a tous les pouvoirs. Ce n'est pas contradictoire, dit le Logicien. Pour combattre le terrorisme, nul besoin de l'état d'urgence, dit l'Ethnologue. Il suffirait de reprendre un peu le contrôle des frontières: et d'une. De s'occuper ensuite des "petits chéris". Et de deux. Mais de s'en occuper sérieusement (sans trop prêter attention, par exemple, aux éventuelles remontrances de la CEDH). Voilà, ce serait au moins un début. Mais en est-il seulement question? L'état d'urgence ne sert donc pas à combattre le terrorisme, il sert à autre chose. Comment ça, dit la Poire?